Le prétendant démocrate à la Maison-Blanche Barak Obama a revendiqué mardi avoir franchi une “étape majeure” sur le chemin de l'investiture après les primaires organisées dans l'Oregon et le Kentucky. “Vous nous avez placés à portée de main de l'investiture démocrate pour la présidence des Etats-Unis”, a lancé M. Obama devant quelque 7 000 partisans rassemblés en plein air à Des Moines, capitale de l'Iowa où il avait remporté sa première victoire électorale lors d'une journée glaciale le 3 janvier dernier. “Obama 08”, a longuement scandé la foule, ou encore “Oui, il y arrivera”. Entouré de sa femme Michelle et de ses filles Malia et Sasha, tout sourires, Barack Obama a expliqué qu'il avait désormais remporté la majorité absolue des délégués élus lors du processus des primaires du Parti démocrate. Il ne lui reste plus qu'à conquérir le soutien de quelques dizaines de “super délégués”, cadres et élus du parti libres d'endosser le candidat de leur choix, pour pouvoir affronter le républicain John McCain le 4 novembre. Paradoxalement, le candidat démocrate a prononcé son discours de victoire avant les résultats de la primaire de l'Oregon, où en fin de soirée les médias ont annoncé sa victoire, et alors qu'était seulement confirmée sa défaite écrasante dans le Kentucky. M. Obama s'est d'ailleurs bien gardé de revendiquer la victoire finale, et il a longuement rendu hommage à sa rivale, créditée de 65% des suffrages dans le Kentucky. “Quelle que soit l'issue de ces primaires, Mme Clinton a fait voler en éclats des mythes, brisé des barrières et changé l'Amérique où mes filles et les vôtres passeront à l'âge adulte”, a souligné Barack Obama, toute en saluant le “courage” et la “persévérance” de l'ex-première dame. Mais il a passé bien plus de temps encore à dessiner les contours de son combat contre le républicain John McCain. Ce sera, à l'en croire, “la bataille la plus dure, l'affrontement du passé contre l'avenir”, et encore la fidélité aux politiques du très impopulaire George W. Bush, contre la promesse du “changement” et du “rassemblement”. “Le camp adverse sait qu'ils ont embrassé les politiques d'hier, et donc ils vont aussi embrasser les tactiques d'hier (...) jouer sur nos peurs et nos doutes et nos divisions, pour nous détourner de ce qui compte, pour vous et votre avenir”, a encore prévenu Obama, visiblement préparé à un affrontement très dur. DJAZIA SAFTA/AGENCES