Succès n Il a remporté suffisamment de voix pour l'investiture démocrate et a une chance de gagner la Maison-Blanche. Après 54 difficiles consultations, la saison de primaires est arrivée, hier, mardi à son terme. C'est un Barack Obama messianique qui a proclamé sa victoire à Saint-Paul dans le Minnesota, au nord du pays, devant près de 40 000 partisans en délire, tandis que les quelques centaines de supporters de Hillary Clinton, réunis à New York, l'appelaient à continuer en cachant mal leur déception «Cette nuit, je peux dire devant vous que je serai le candidat démocrate pour la présidence des Etats-Unis», a affirmé le sénateur de l'Illinois». «La route sera longue. Je fais face à ce défi avec une grande humilité et en connaissant mes propres limites, mais je fais aussi face à ce défi avec une foi sans limite dans les capacités du peuple américain», a ajouté Obama. Rendant un hommage appuyé à sa rivale, Hillary Clinton, il a assuré que le parti démocrate sera uni en novembre prochain. «La sénatrice Clinton a fait l'histoire dans cette campagne. Notre parti et notre pays sont meilleurs grâce à elle, et je suis un meilleur candidat pour avoir eu l'honneur de faire campagne contre Hillary Rodham Clinton», a-t-il dit sous les applaudissements. L'essentiel de son discours a été consacré à une attaque contre son adversaire républicain John McCain qu'il a accusé de vouloir poursuivre la politique de George Bush. «Il est temps de tourner la page des politiques du passé», a-t-il dit. Les rivaux démocrates ont chacun remporté une des deux dernières primaires qui avaient lieu, hier, mardi. L'ex-première dame des Etats-Unis a remporté le Dakota du Sud et Obama le Montana au nord-ouest du pays. Sans attendre le résultat de ces deux consultations, Obama était assuré d'avoir suffisamment de délégués pour revendiquer l'investiture démocrate. Mais à New York, Clinton a refusé de reconnaître sa défaite. «Je ne prendrai pas de décision ce soir», a-t-elle dit devant ses partisans qui chantaient : «N'abandonne pas, n'abandonne pas.» «Je comprends que beaucoup de gens se demandent : que veut Hillary ?», a-t-elle dit avant de répondre qu'elle voulait ce pourquoi elle s'est toujours battue dans cette campagne. «Je veux la fin de la guerre en Irak, je veux que l'économie redémarre, je veux une assurance santé pour tous les Américains», a-t-elle dit. Hillary Clinton n'est plus en mesure d'inverser l'issue de la course à l'investiture démocrate sauf si les «super délégués» qui ont majoritairement choisi Barack Obama reviennent sur leur décision. L'hypothèse que Clinton devienne la candidate à la vice-présidence, aux côtés d'Obama, a été évoquée lors d'une conférence téléphonique entre l'ex-Première dame et des parlementaires de New York. Jamais une course à l'investiture n'avait été aussi longue dans le camp démocrate. Obama a présenté sa candidature il y a 16 mois. La première consultation s'est déroulée le 3 janvier dernier. Les démocrates terminent leur course profondément divisés. Par contraste, le républicain John McCain, 71 ans, est assuré d'être le candidat de son parti depuis début mars. Dans un discours prononcé hier, McCain a estimé qu'«Obama serait un adversaire redoutable».