La localité de Reggane, à 150 km du chef-lieu de wilaya d'Adrar, a vécu une catastrophe humanitaire avec la découverte, dans la nuit de vendredi à samedi, de 25 corps sans vie de jeunes Africains prétendant à l'immigration clandestine. C'est à 300 km au sud de la daïra de Reggane que les corps de ces jeunes, en voie de décomposition, ont été découverts. Venant de Bordj-Badji-Mokhtar pour rejoindre le chef-lieu de wilaya, ces clandestins voulaient atteindre la capitale ou l'ouest du pays qui leur ouvriraient la porte de la grande bleue. Selon les sources bien informées, ces jeunes ont péri à cause de la soif et de la faim. Oser la traversée du plateau de Tidikelt en cette période de l'année, où la température frôle souvent les 50°C, est une aventure même en disposant de tous les moyens nécessaires. Mais le faire comme ces jeunes Africains équipés du strict minimum est une action purement suicidaire. Les jeunes Africains qui ont perdu la vie dans ces tristes conditions sont tous de nationalités des pays du Sahel. Certes, les conditions de leur péril sont dramatiques, mais celles qui les ont poussés à quitter leur pays pour rejoindre l'éden européen sont sûrement plus drastiques. Ce n'est pas la première fois que des clandestins venus des pays du Sahel périssent dans des traversées du Sahara. L. Ammour