Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, a soutenu que le pays «n'est pas au commencement de la démocratie, car il s'emploie à approfondir le parcours dans la continuité». Cette déclaration a été faite hier à Alger, au cours du discours qu'il a prononcé à l'ouverture de la conférence des cadres et des militants d'Alger. Pour notre interlocuteur, «les réformes annoncées» par le président de la république et «les consultations» qui s'en sont suivies sont «venues à point nommé pour mettre fin aux interprétations des uns et des autres». Il rappellera que le processus démocratique en Algérie a nécessité «une lourde facture» et «le sacrifice d'un grand nombre de martyrs», précisant que le pays ne «reproduira pas les erreurs du passé». Le risque d'effondrement de l'Etat algérien ayant été écarté «définitivement» grâce à la mobilisation des forces vives du pays de différents secteurs, les aspirations du peuple algérien pour l'enracinement de la démocratie «n'a pas été dicté par des parties au nord de la Méditerranée». Ceci amène le porte-parole du RND à noter que «les propositions» de sa formation politique soumises au cours des consultations politiques sur les réformes sont «les plus audacieuses et les plus pertinentes» en réponse aux aspirations de la société algérienne, qu'il s'agisse du renforcement effectif du rôle de la jeunesse, de la femme ou de l'élu dans la vie socio-économique et politique, voire même s'agissant du rôle de l'opposition ou de la chambre des députés… Par ailleurs, dans son intervention, M. Chihab a, quant à lui, mis l'accent sur les capacités de sa formation politique à assumer son rôle dans le processus de réformes politiques en cours engagées par le président de la République. «Nous devons admettre qu'on est la première force politique sur la scène nationale», indique M. Chihab, tout en invitant l'ensemble des cadres et militants à se préparer «pour la rentrée sociale» qui, selon lui, sera «différente et intense» de par ses activités et ses échéances. «Les réformes politiques en cours ne sont pas des manœuvres», elles sont «nécessaires et incontournables» au vu du processus démocratique engagé depuis longtemps. Pour ce même responsable, «on ne doit pas tomber dans les pièges d'hier», précisant que notre pays «n'a pas attendu les mouvements marquant la scène arabe». Pour notre interlocuteur, la démocratie, c'est la pratique responsable «de l'expression citoyenne pour la promotion des droits et des devoirs», ayant pour objectif principal «l'édification d'un Etat de droit fort», rappelant à ce propos que la démocratie «se construit au fil du temps (...), qu'il y a encore du chemin à parcourir, et que le pays a tous les atouts pour y parvenir». Il se prononcera sur les limites des discours politiques des uns et des autres, déclarant qu' «on ne doit pas prendre l'Algérie en otage entre ceux qui ne prêchent que des oui et ceux qui ne prêchent que des non». «Les réformes annoncées seront profondes et correspondront aux aspirations du peuple et de la classe politique en Algérie», a souligné le porte-parole du RND hier, invitant l'ensemble des militants et des cadres de son parti à une mobilisation «sans précédent» en prévision des réformes politiques en cours et des prochaines échéances électorales. Sur un autre registre relatif à des voix qui s'élèvent appelant à l'autorisation tous azimuts de nouveaux partis politiques, M.Chorfi précise que «le RND s'oppose à tout retour des islamistes intégristes sur la scène politique nationale, ainsi que ceux dont les mains sont entachées du sang d'algériennes et d'algériens». Karima Bennour