De nombreuses bâtisses plusieurs fois centenaires de La Casbah d'Alger, un site classé patrimoine mondial de l'humanité, risquent de s'écrouler, alors que le décret exécutif pour entamer leur restauration tarde à voir le jour. Si le plan permanent de protection de La Casbah d'Alger, élaboré par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés en Algérie, a été adopté au mois d'avril denier, le lancement des travaux de restauration reste tributaire de plusieurs facteurs dont la promulgation d'un décret exécutif de mise en œuvre du plan. Ce décret serait promulgué, selon le directeur général de l'Office, Abdelouahab Zekagh, «avant la fin du mois de novembre». Il aura force de loi auprès de toutes les parties concernées par les travaux de restauration, y compris les propriétaires qui «doivent répondre aux offres de l'Etat». A ce propos, M. Zekagh a précisé que 140 propriétaires de maisons ayant subi des dégradations, se sont présentés à l'Office avec un dossier constitué avec l'intention de vendre leur bien à l'Etat, de solliciter une aide financière pour sa restauration ou, le cas échéant, de demander d'être relogés, a-t-il dit. L'Etat peut aider financièrement les «vrais» propriétaires à hauteur de 80% pour les travaux de restauration, à travers le fonds du patrimoine, a dit ce responsable, précisant que la réception des dossiers restait ouverte. Les travaux de restauration des maisons dont les propriétaires ont présenté des dossiers commenceront à partir de janvier prochain, en même temps que la deuxième phase des travaux d'urgence du plan, a encore précisé M. Zekagh. La restauration de la vieille cité algéroise,qui s'étend sur 100 ha et abritent 50 000 habitants, sera menée à travers une «opération tiroir», grâce à laquelle les habitants seront logés provisoirement dans d'autres logements en attendant que leurs bâtisses soient restaurées, a-t-il expliqué.