Le pouvoir yéménite et l'opposition devaient signer, hier à Ryadh, le plan élaboré par les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour une sortie de crise, après plusieurs mois de contestation du régime en place, faisant des centaines de morts et de blessés. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh s'est rendu en personne dans la journée dans la capitale saoudienne afin d'«assister à la signature de l'initiative des pays du Golfe et de son mécanisme d'application», a rapporté la télévision officielle yéménite. Le déplacement de M. Saleh intervient alors qu'un émissaire des Nations unies au Yémen, Jamal Benomar a annoncé mardi la finalisation d'un accord entre le pouvoir et l'opposition sur un plan de sortie de crise, conformément l'initiative des pays du Golf. Selon M. Benomar, le secrétaire général du CCG, Abdellatif Zayani et les ministres des Affaires étrangères de l'organisation seront présents à la cérémonie de la signature du transfert de pouvoir. Des sources diplomatiques yéménites ont indiqué, de leur côté, que l'ambassadeur américain et ceux de la Russie, de la Chine, de l'Union européenne (UE) et des représentants de plusieurs pays arabes devraient aussi être présents. Cet accord est «un pas important» pour le peuple yéménite en vue de régler cette crise politique, a estimé l'émissaire onusien, en saluant «le rôle et l'engagement du président Saleh qui a contribué à la conclusion de cet accord». M. Benomar a également applaudit les efforts en ce sens du vice-président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi, des représentants du Congrès populaire général, CPG au pouvoir) et des partis de l'opposition. La signature de cet accord devait avoir lieu mardi, mais a été reportée, avait affirmé la veille le secrétaire général du CPG Sultan al-Barakani. Outre les arrangements protocolaires, «se poursuit la finalisation du mécanisme d'application et d'un document sur les garanties» d'immunité pour M. Saleh et ses proches, avait fait savoir M. al-Barakani, indiquant, quant à lui, «s'attendre à ce que la cérémonie de signature ait lieu jeudi ou vendredi».L'initiative du CCG, soutenue par la résolution de l'ONU adoptée le 21 octobre prévoit que le président Saleh transfère le pouvoir au vice-président Hadi et démissionne dans un délai de 30 jours. M. Hadi va, à son tour, former un gouvernement dirigé par l'opposition et organiser l'élection présidentielle dans un délai de 60 jours. Le chef de l'Etat yéménite, au pouvoir depuis 33 ans et dont le départ est réclamé par l'opposition, avait assuré récemment qu'il quitterait le pouvoir après un accord entre les différentes parties sur un mécanisme de transfert du pouvoir et après des élections. Alors que le pouvoir et l'opposition s'apprêtent à parapher l'accord de sortie de crise, des affrontements armés ont éclaté mercredi dans la capitale Sanaâ entre partisans et opposant du régime yéménite. Les affrontements ont opposé les forces fidèles au chef de l'Etat aux hommes armés du chef tribal Sadek al-Ahmar, rallié à la contestation, selon des médias citant des témoins. Des explosions ont eu lieu dans le quartier d'Al-Hassaba (nord), où réside cheikh al-Ahmar et sont déployés ses partisans, ainsi que dans le quartier voisin de Soufane, selon les mêmes sources. Ce plan du Golfe s'il venait à être signé mettra ainsi fin à plusieurs mois de manifestations émaillées de violences faisant des centaines de morts et de blessés et permettra au Yémen de se redresser. Selon Sanaâ, «le Yémen a perdu plus de 10 milliards de dollars au cours des 10 mois de manifestations». Le pays fait face également à l'autre problème majeur celui de l'insécurité, notamment dans le sud du pays. Cette région est confrontée d'une part au mouvement sécessionniste et d'autre part aux attaques perpétrées par des éléments présumés de la branche yéménite du réseau terroriste Al-Qaïda.