La signature de l'accord de sortie de crise au Yémen a été reportée pour la seconde fois à une date ultérieure, alors que le Conseil de coopération du Golfe (CCG) s'est réunit à Ryadh pour examiner la démarche à suivre. Cet accord qui devait être signé par le pouvoir et l'opposition yémenites lundi dans la capitale saoudienne, Ryadh, a été une nouvelle fois reporté après le refus du président Ali Abdallah Saleh de signer le document en sa qualité de chef d'Etat, selon une source au sein du CCG. Un membre du parti au pouvoir au Yémen, le congrès populaire général (CPG), Abdelhafid Ennahari a expliqué que c'est aux représentants des deux délégations (pouvoir et opposition) qui ont participé aux réunions avec les médiateurs du CCG à Ryadh et à Abou Dhabi, de signer cet accord. Soltane Al-Atouani, un dirigeant de l'opposition yéménite et membre du directoire du Forum commun, une coalition de l'opposition parlementaire, a affirmé qu'il attendait que le CCG fasse pression sur le président Saleh après son refus de signer leur plan de sortie de crise. "Nous exigerons la signature de M. Saleh en sa qualité de président de la République, comme le stipule le plan" de sortie de crise, élaboré par le CCG et accepté dans son principe par le régime et l'opposition, a-t-il souligné. Après l'annonce de ce report, les ministres des Affaires étrangères du CCG ont tenu une réunion extraordinaire à la base aérienne de Ryadh pour trouver une solution à cette impasse. Dans un communiqué final, les chefs de diplomatie des six pays du CCG ont exprimé "l'espoir d'enrayer tous les obstacles qui empêchent encore un accord final" sur une transition du pouvoir au Yémen. L'organisation a indiqué que son secrétaire général, Abdellatif al-Zayani, retournera à Sanaa dans le cadre de sa médiation pour poursuivre les efforts visant à dénouer la crise. M. Abdellatif al-Zayani, avait quitté samedi soir la capitale yéménite après avoir échoué à obtenir la signature du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. L'opposition avait alors refusé de se rendre à Ryadh où la signature formelle de l'accord devait avoir lieu, en exigeant que le texte soit signé par le président lui-même. Cet accort prévoit la démission rapide de l'actuel chef de l'Etat qui doit charger l'opposition de former, dans un délai d'une semaine, un gouvernement de réconciliation nationale. Au 29e jour de la mise en application de l'accord, la Chambre des députés approuverait une loi accordant l'immunité au président et à ses collaborateurs. M. Saleh démissionnerait ensuite et le vice-président aurait à organiser, dans un délai de 60 jours, une élection présidentielle. Le Parlement élaborerait ensuite une nouvelle Constitution qui serait soumise à référendum et suivie par des législatives. L'accord garantit également l'immunité à M. Saleh et à son entourage. Ce plan présenté par les monarchies du Golfe a reçu l'appui de la communauté internationale, y voyant un moyen pacifique capable de mettre fin à la crise politique qui dure depuis plus de quatre mois dans ce pays, faisant des dizaines de morts. Le secrétaire générale de l'ONU a appelé toutes les parties concernées au Yémen "à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter les actes de provocation". Sur le plan sécuritaire, les attaques armées se poursuivaient toujours notamment dans le sud du pays. Selon un responsable yéménite trois soldats ont été tués dimanche lors d'une attaque armée visant un bâtiment officiel à Zinjibar, principale ville de la province sudiste d'Abyane. Selon cette source, des éléments armés arrivés à bord d'une voiture ont tiré au mortier et à la mitrailleuse sur le siège de l'administration locale, touchant le poste des gardes situé à l'entrée du bâtiment. Les autorités yéménites ont attribué ces attaques au réseau terroriste Al-Qaïda, implanté en particulier dans la province d'Abyane.