Un gala de musique a été concocté avant- hier par l'Office Riadh El Feth dans une salle de spectacle vide au niveau de la maison de la culture de Aïn Témouchent. Malgré l'absence totale du public, les cinq artistes chanteurs accompagnés par un orchestre du genre chaâbi ont envahi la scène et ont chanté sans aucun stress ni complexe. Le disciple du chaabi Laalem Fateh a présenté deux chansons intitulées Ghozal Fatma et Dor biha ya chibani, suivi de la colombe kabyle Stiti Sihem, qui a chanté du répertoire de ses ainées Hanifa et Chérifa deux morceaux intitulés Kelef ghrak rabi et assouth ouartilan. Le jeune Fares, habillé en jeans et tricot sur lequel est écrite la mention «Australia» a fait vibrer les chaises par la sonorité bruyante qui n'a pas facilité l'écoute des paroles accordées à la musique du genre staïfi. Les deux autres artistes Amrane Rafik et Rachid Diab ont offert gratuitement des chanson-nettes du genre algérois. Ce show musical n'a duré qu'une petite heure et l'ensemble des artistes ont vite plié bagage. Rappelons que cette soirée s'inscrit dans le cadre de la manifestation culturelle «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Certes, il s'est dessiné sur les visages de ces artistes un air de mécontentement de constater l'absence du public témouchentois dans cette salle de spectacle. Dans ce contexte, le régisseur dirigeant cette pléiade d'artistes, qui connaît bien la région, M. Ghediou Oussama, n' a pas caché sa déception : «Nous avons parcouru des centaines de kilomètres pour régaler les Témouchentois par ce gala musical. Malheureusement nous ne trouvons personne, sauf les agents de la maison de la Culture. C'est regrettable». Le même senti-ment est exprimé le chanteur Rachid Diab qui a affirmé : «Le chanteur aime voir en face de lui le public ce qui est fait pour le motiver et créer une ambiance conviviale. Aujourdhui, c'est mort. C'est malheureux.»