Les engagements «affectifs» les uns pour les autres dans l'espace maghrébin restent tout simplement au niveau émotionnel. Autant valable pour l'espace maghrébin que pour l'espace arabe. D'où viennent les obstacles ? Pour une fois, nous risquons de cibler la main étrangère. Alors, il faudrait étudier les relations de chaque pays arabe avec les pays occidentaux en premier lieu. Autonomes les pays arabes qui ont mené la fronde contre la Syrie ? N'y a-t-il pas un transfert de responsabilité des politiques nationales tant dans les domaines des affaires étrangères que de la défense de certains pays arabes vers celle des grandes puissances occidentales ? Pourquoi ne pas interroger les peuples sur le choix qu'ils voudraient opérer quant à l'identification de l'espace géopolitique auquel ils voudraient s'arrimer ? La question ne se pose plus de savoir vers quel espace régional se tourner pour sortir de la crise globale que vit notre pays. Peut-il exister pour nous un espace géopolitique auquel s'arrimer ? Qu'allons-nous y chercher, comment et pourquoi ? Quel espace pourrait nous assurer la stabilité, quel espace auquel nous pourrions apporter de la stabilité ? Dans cette époque où il est dit que les pays arabes entrent dans une phase dite «printemps arabe», supposée amorcer la démocratie dans un contexte où les rapports de force laissent ce processus totalement inachevé et inachevable, installant ces pays dans une déstabilisation continue et durable, peut-on dire que l'espace géopolitique constitué par le monde arabe est celui qu'il nous faudrait chercher pour réussir notre intégration ? Peut-on encore nous illusionner en croyant que nous nous rapprochons du moment où les pays arabes vont s'unir et même fusionner ? Il est vrai que les résultats obtenus par les anciennes rencontres multilatérales et même bilatérales ne donnent aucun espoir pour la construction du Grand Maghreb.