Le consul et six agents de la représentation diplomatique d'Algérie à Gao (Mali) sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Selon des sources contradictoires, les fonctionnaires du consulat ont été enlevés par un groupe terroriste armé d'AQMI, ex-GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a confirmé l'enlèvement mais a déclaré que la partie à l'origine de ce rapt n'est pas identifiée pour l'instant. «A la suite de cet acte que l'Algérie condamne avec fermeté, une cellule de crise a été mise en place afin que tout soit mis en œuvre pour le retour sain et sauf des fonctionnaires», a déclaré M. Medelci. Après l'attaque du siège du consulat à Gao, les fonctionnaires ont été forcés de sortir par les assaillants, ont indiqué plusieurs sources. Le groupe, fortement armé, a retiré l'emblème national avant de hisser le drapeau salafiste sur le siège du consulat, ont ajouté les mêmes sources. Le diplomate algérien et les six agents ont été conduits vers une destination inconnue à bord d'un véhicule 4X4, selon d'autres sources. Pour l'instant, l'enlèvement du diplomate et des agents du consulat n'a pas encore été revendiqué. Après le coup d'Etat militaire au Mali et la situation chaotique que traverse se pays, des mesures de prévention et de sécurité devaient être en principe prises pour sécuriser les diplomates et les ressortissants algériens dans ce pays. Cet état de fait devait en principe prendre forme dans les heures qui ont suivi le putsch, sachant bien que l'Algérie, qui combat le terrorisme, est le premier pays visé par ces groupes armés. Ce n'est pas uniquement au Sahel que l'Algérie pourrait être visée mais dans plusieurs régions du monde, les diplomates en Irak ayant déjà fait les frais. Ali Belaroussi et son collègue Azzedine Belkadi avaient été enlevés par des terroristes islamistes avant qu'ils ne soient assassinés le 27 juillet 2005. Le printemps arabe a profité aux terroristes Comme on s'y attendait, les événements qui ont secoué les pays arabes ont profité aux islamistes et aux groupes terroristes activant au Sahel et dans plusieurs autres régions. Plusieurs groupes terroristes se sont lourdement armés. Les rebelles touareg proclament leur indépendance Dans une déclaration publiée sur un site web, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touarègue malienne, a proclamé l'indépendance de l'Azawad. Quelques minutes plus tard, une personne, qui s'est présentée comme étant un porte-parole du MNLA, a fait une déclaration sur une chaîne française confirmant l'information. «Nous proclamons solennellement l'indépendance de l'Azawad à compter de ce jour», a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter «les frontières avec les Etats limitrophes». «Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération», a-t-il ajouté. Il a dénoncé l'intervention des terroristes qui, selon lui, ont profité de la situation. Le porte-parole a condamné le rapt du consul d'Algérie par un commando terroriste lors d'une opération très violente, a-t-il conclu. Les Etats ouest-africains lèvent une armée Les chefs d'état-major ouest-africains, réunis jeudi à Abidjan, ont élaboré un «mandat» pour une force susceptible d'être envoyée au Mali. «Nous avons proposé au comité des chefs d'Etat de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) un mandat pour l'engagement de la FAC (Force d'attente de la Cédéao). Nous attendons un retour afin d'engager la FAC au Mali», a déclaré à la presse le général Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major de l'armée ivoirienne. La Cédéao a annoncé plus tôt «la mise en place immédiate de cette force d'attente» entre 2 000 et 3 000 hommes.