Le rythme d'inflation annuel en Algérie a atteint 5,9% au mois de mars dernier, contre 5,3 en février et 4,9 en janvier de la même année, soit un taux supérieur à celui observé durant toute l'année 2011 (4,5%). Cette tendance haussière, entamée dès décembre dernier, est due notamment à une importante hausse de l'indice des prix à la consommation avec 10,12% en mars dernier par rapport au même mois de l'année écoulée, précise l'Office national des statistiques (ONS). En glissement annuel, les produits alimentaires ont augmenté de 14,23% avec notamment 23,63% pour les produits agricoles frais et 6,37% pour les produits alimentaires industriels, explique l'ONS. Les produits manufacturés ont également augmenté de près de 7,5% et les services ont évolué de 4,98% en mars dernier par rapport à la même période de l'année écoulée, ajoute l'Office. La hausse a touché tous les produits alimentaires, mais les augmentations les plus importantes ont concerné les produits agricoles frais (23,63%), dont notamment la pomme de terre (73,85%). Il est à signaler que les fortes intempéries qui ont touché le pays en février dernier ont provoqué une envolée généralisée des prix des produits agricoles frais, notamment la pomme de terre dont le prix a atteint un pic de 120 DA le kilo contre une moyenne de 45 à 55 DA le kilo durant l'année 2011. Un retour à la normale est attendu dès la semaine prochaine pour ce produit, puisque les prix ont connu ces derniers jours une baisse, évoluant dans une fourchette de 55 à 70 DA le kilo, a-t-on constaté. D'autres produits alimentaires frais ont également augmenté, il s'agit : des viandes de mouton (31,23%), des œufs (21,2%), des poissons frais (19,17%), des légumes frais (16,67%) et des fruits frais (9,48%), relève l'ONS. Les autres produits du groupe alimentation s'étaient également inscrits en hausse, dont notamment, la viande de bœuf (7,6%), les boissons (19,83%), les sucres (10,19%), le pain et les céréales (5,64%). Cette hausse a touché également d'autres produits alimentaires, mais reste de moindre ampleur. Il est question notamment des huiles et graisses (4,44%), laits, fromage et dérivés (près de 2%) et la viande blanche (1,3%), ajoute l'ONS. De son côté, l'indice des prix à la consommation a connu une hausse de 1,44% en mars 2012 par rapport au mois de février 2012, soit une variation mensuelle supérieure à celle relevée le même mois en 2011 (+0,7%), en raison d'une augmentation généralisée des prix des produits agricoles frais qui ont augmenté de 4,88%, relève l'Office. Cette hausse des produits agricoles frais s'explique par la forte augmentation des prix de la pomme de terre (26,83%), les légumes frais (16,09%), et poissons frais (5,58%), selon les chiffres de l'ONS. Les produits alimentaires industriels ont connu une légère hausse de près de 0,4% en raison essentiellement de l'augmentation des prix des sucres et des huiles et graisses, ajoute l'ONS. Durant le premier trimestre 2012, l'indice des prix à la consommation a connu une forte hausse de 9% par rapport à la même période en 2011, en raison d'une hausse généralisée des prix des produits agricoles frais qui ont augmenté de 18,87%. Cette hausse des produits agricoles frais s'explique toujours par la forte augmentation des prix de la pomme de terre (48,06%), des œufs (24,32%), des légumes (11,67%) et des fruits frais avec 4,10%, relève l'Office. Les produits alimentaires industriels ont aussi marqué une hausse de 5,64% en raison essentiellement de l'augmentation des prix des boissons (19,88%), du café et thé (7,9%), des sucres et produits sucrés (3,73%) et des huiles et graisses (3,54%), ajoute l'organisme des statistiques. Les prix des produits manufacturés ont également enregistré une hausse de 7,9% ainsi que ceux des services avec 4,55% durant les trois premiers mois de 2012. Durant cette période, les hausses les plus importantes ont touché la viande de mouton (26,95%), les poissons frais (14,66%), la viande de bœuf (6,63%) et celle de poulet (6,05%), ajoute l'Office. La hausse des prix des produits alimentaires, notamment les fruits et légumes, enregistrée durant ces derniers mois, «est conjoncturelle», avait déclaré lundi le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, précisant que les prix de certains produits ont déjà amorcé une tendance baissière. Les prix de plusieurs produits alimentaires «sont aussi liés aux fluctuations des marchés internationaux», a-t-il expliqué.