Le partenariat entre l'opérateur économique Saidal et le groupe danois Novo Nordisk permettra une couverture conséquente des besoins en produits pharmaceutiques sur le marché national, notamment l'insuline. Le président-directeur général du groupe Saidal, M. Boumediene Derkaoui, a indiqué que le partenariat entre son groupe et les laboratoires danois Novo Nordisk vise le transfert de technologie et des connaissances, outre la satisfaction des besoins nationaux en insuline humaine. En tête d'une délégation technique en visite dans la capitale danoise, ce responsable a indiqué, dans une déclaration à la presse, que l'objectif de ce partenariat, «bénéfique» pour les deux parties, est «la production d'une insuline» de même qualité que celle produite par les laboratoires danois, avec une capacité pouvant atteindre 5 millions d'unités, à même de contribuer à la couverture des besoins nationaux en cette matière. Dans ce cadre, le PDG de Saidal a souligné que son Groupe avait obtenu une autorisation de production auprès des laboratoires Novo Nordisk qui, pour leur part, assurent l'assistance technique, la formation et le transfert de technologie en Algérie, tandis que Saidal assume les frais du projet qui dépassent les 15 millions d'euros. M. Derkaoui a affirmé que l'usine de Constantine qui assurera la production de l'insuline connaît le renouvellement de ses équipements et la formation de ses techniciens, rappelant que la première gamme d'insuline qui sera commercialisée en 2013 en Algérie portera la marque de Novo Nordisk. L'usine de Constantine produit actuellement près de 1,3 million d'unités d'insuline, tandis que les besoins nationaux en insuline sont de 5 millions d'unités. L'usine entamera la production de l'insuline humaine en premier lieu, puis produira, ultérieurement, après une mise en conformité de la production aux normes appliquées au niveau des laboratoires danois et de leurs filières internationales, d'autres produits similaires en forme de stylets, et se tournera ensuite vers l'exportation après la satisfaction des besoins nationaux, ce qui contribuera à hisser la part de Saidal en insuline sur le marché national durant les prochaines années à 25 % et réduire ainsi la facture des importations. Le PDG des laboratoires Novo Nordisk Algérie, Jean-Paul Digy, a qualifié cet accord de partenariat «stratégique» dans le monde arabe et en Afrique, précisant que les investissements de la firme danoise en Algérie étaient parmi les plus importants réalisés dans le monde arabe et en Afrique. Le leader mondial dans la production d'insuline accorde un intérêt particulier au marché algérien, a souligné M. Digy, soulignant que le partenariat avait débuté par l'ouverture de l'usine de Oued Aïssi, à Tizi Ouzou, avant de s'étendre au partenariat avec le groupe Saidal pour répondre aux besoins nationaux en insuline. Avec l'usine de Oued Aïssi qui produit des comprimés de Metformine utilisés dans le traitement du diabète de type 2, Novo Nordisk couvre entre 60 et 70% du marché national en termes de volume et compte augmenter sa production de 40%, a précisé le PDG de Novo Nordisk. «L'usine de Oued Aïssi, dirigée par des cadres algériens à hauteur de 99%, emploie actuellement 100 personnes», a indiqué M. Digy. Outre la vente de leurs produits sur le marché algérien, les laboratoires Novo Nordisk œuvrent pour le développement de la production locale, le transfert de technologie et la formation des techniciens, a-t-il affirmé. Selon M. Digy, les laboratoires Novo Nordisk devraient occuper la première place sur le marché algérien en matière de production d'antidiabétiques et de médicaments destinés au traitement d'autres maladies non transmissibles. Les laboratoires danois mettent l'accent depuis trois ans sur la sensibilisation et le dépistage précoce du diabète à travers sa clinique mobile qui a visité la wilaya de Blida en 2010, la wilaya d'El-Oued et ses alentours en 2011 et la wilaya d'Oran en 2012. Les personnes qui se sont présentées à la clinique mobile ont ainsi subi tous les examens de dépistage nécessaires et les diabétiques qui ignoraient leur maladie ont été orientés vers les structures sanitaires les plus proches, a fait savoir M. Digy. Un engagement et un important investissement Depuis qu'ils sont présents en Algérie, les laboratoires Novo Nordisk ont œuvré au développement des ressources humaines et au transfert des connaissances à travers la formation et l'échange d'expérience, a affirmé M. Digy. S'agissant du développement de la recherche en Algérie, il a souligné que les laboratoires ont pratiqué des expériences cliniques de 4e degré concernant les molécules inconnues en Algérie. Des résultats «satisfaisants» ont été réalisés dans ce domaine. Il a été également question de la formation de médecins sur la qualité et la bonne pratique, initiée par 3 ou 4 laboratoires en Algérie. Outre la prise en charge du diabète, les laboratoires Novo Nordisk s'intéressent également au retard de la croissance chez les enfants qui souffrent de nanisme dans le but d'améliorer la qualité et l'espérance de vie chez les jeunes malades. Ils ont en outre mis sur le marché algérien, ajoute M. Digy, un nouveau médicament pour le traitement de la déficience en facteur 13, maladie rare qui empêche la coagulation du sang. Dans le cadre du partenariat avec le ministère de la Santé et la Fédération internationale d'hémophilie, il a été procédé à la mise en place d'un registre national pour l'amélioration du diagnostic de la maladie et le développement de la prise en charge à domicile. Concernant les objectifs futurs des laboratoires, ces derniers, a-t-il indiqué, ont tracé un programme d'action qui vise la bonne pratique et le respect de l'éthique de la profession en vue de garantir un traitement efficace, et sensibiliser le malade quant à l'importance de l'autonomie dans la prise en charge de sa maladie à travers des séances d'éducation en parallèle avec le traitement prescrit. A ce propos, l'intervenant a mis l'accent sur le nécessaire remboursement des séances d'éducation par la Caisse nationale de sécurité sociale à l'instar de ce qui est en vigueur dans les pays européens. Les laboratoires Novo Nordisk ont investi, rappelle-t-on, plus de 25 millions d'euros dans l'usine de production de médicaments pour diabétiques de Oued Aïssi, et près de 7 millions d'euros dans les opérations de sensibilisation, telles que les cliniques mobiles pour le diagnostic précoce de la maladie, auxquels s'ajoute le projet baromètre pour la mise en place de données électroniques concernant le suivi du dossier du malade.