Les joueurs du CR Belouizdad poursuivaient, hier, leur mouvement de grève déclenché la veille pour réclamer «la régularisation de leur situation financière», a-t-on appris auprès de Fouad Bouali, l'entraîneur du club de Ligue 1 algérienne de football, qui a tiré «la sonnette d'alarme». «Pour le deuxième jour consécutif, je me suis retrouvé contraint d'annuler la séance d'entraînement, vu les nombreuses absences enregistrées», a déclaré l'entraîneur belouizdadi à l'APS. «C'est vraiment déplorable d'en arriver là. Au train où vont les choses, l'équipe risque de payer cher ces turbulences en fin de saison», a-t-il averti. Les coéquipiers de l'ex-gardien de but international, Nassim Oussrir, sont montés au créneau lundi en enclenchant un mouvement de grève en réaction au retard accusé par la direction du club dans le payement de leurs salaires. «Certes, on a tenu une réunion d'urgence avec les dirigeants dimanche, mais il semble bien que les joueurs n'ont pas été convaincus par les arguments de leurs responsables, sinon ils auraient repris les entraînements», a encore commenté l'ex-entraîneur de l'USM Sidi Bel-Abbès. Face à cette impasse, Bouali qui n'a pas encore bouclé son premier mois avec «les gars de Laâquiba», commence à s'inquiéter, non sans tirer la sonnette d'alarme, car estimant que cette situation, si elle perdure, exposerait le CRB à des «lendemains incertains». «Déjà, j'ai hérité d'une équipe mal préparée, et si on rate davantage de séances d'entraînement, les choses vont se compliquer encore», a-t-il prévenu. Bouali s'est montré, néanmoins, «compréhensif» vis-à-vis de ses joueurs, poursuivant que ces derniers «ont tout le droit de réclamer leur dû», bien qu'il aurait souhaité qu'ils optent pour «une autre forme de protestation» que la grève. «Il faut reconnaître que la situation que traverse le CRB n'est pas propre à ce club seulement. La majorité des autres formations connaissent les mêmes problèmes financiers, un état de fait qui ne devra pas perdurer», a poursuivi le natif de Tlemcen. Le successeur du technicien suisse Guglielmo Arena place ses espoirs sur la deuxième réunion prévue dans les prochaines heures entre les joueurs, le staff technique et les dirigeants. Un rendez-vous qu'il a qualifié de «décisif». «Je souhaite que les choses entrent dans l'ordre à l'issue de cette réunion, car on n'a plus de temps à perdre en vue de la prochaine journée du championnat», a-t-il espéré. A propos de son avenir au CRB, si cette situation persiste, Bouali n'a pas voulu se prononcer, se contentant de dire qu'il «n'était pas venu au club pour encaisser de l'argent seulement, mais pour faire un sérieux travail». Le coach des Rouge et Blanc de la capitale a enchaîné que l'équipe «est déjà confrontée à des problèmes, et qu'il ne voudrait pas en rajouter un autre», allusion à son devenir à la barre technique du «Chabab». Bouali n'a pas omis également de revenir sur la défaite à domicile de son équipe face à l'USM El Harrach (4-2), samedi dernier pour le compte de la 13e journée du championnat, suivies par des critiques acerbes formulées à son encontre. «Nous avons été battus dans des conditions spéciales, car l'équipe a enregistré pour la circonstance pas moins de 10 absences. Certains se sont empressés à me critiquer sans raison valable. Et puis, en Algérie, j'ai l'impression que personne n'accepte la défaite», a-t-il conclu.