Chaque citoyen questionné sur le sujet du transport public affiche un réel mécontentement tout en accusant les responsables du secteur ainsi que les pouvoirs publics d'incompétence confirmée. Or, selon les constatations faites, le secteur des transports publics a vraisemblablement besoin d'un réel assainissement sur le plan professionnel et moral surtout. A Annaba, pas mal d'irrégularités sont constatées sur le terrain, soit des attentes déprimantes, bousculades, surcharge, manque de respect et parfois agressions au niveau des stations de Kouche Noureddine ou de Larmaka El Hattab où les usagers subissent le diktat des transporteurs, les attentes épouvantables, les forts décibels sans oublier l'insécurité et la vétusté du matériel. Pour ce qui concerne le transport suburbain avec un nombre de 260 bus à travers 24 quais, à cet endroit de la ville, la pollution atmosphérique est insoutenable eu égard d'une part à la vétusté des véhicules et d'autre part à la nature du carburant utilisé. Certainement cette station de Kouche est l'un des lieux les plus encombrés de la ville. Celle-ci avait été ouverte aux transporteurs privés au milieu des années 90 pour justement juguler le flux croissant de la circulation routière à l'intérieur du tissu urbain assurant la desserte quotidienne entre Annaba et sa périphérie. C'est, remarque-t-on, la course pour le profit facile, la non-délivrance de tickets, le non-respect des prescriptions de contrôle technique de véhicules ou encore le non-respect des conditions d'hygiène. Autant de contraventions régulièrement commises par les transporteurs. Des chauffeurs de taxi hors-la-loi Dans ce point, des usagers révèlent, en outre, que de leur côté, les chauffeurs de taxis services ne se plient à aucune règle ni loi en vigueur en appliquant leur propre règlement, notamment en matière de tarifs. Alors que la course pour un court trajet qui est fixée à 70 DA, ils exigent 100 DA aux clients alors que pour des trajets longs ne dépassant pas les 12 km à partir du centre-ville demandent 300 DA sinon 350 DA au lieu de 250 DA le prix réel. Certains indélicats taxieurs choisissent les trajets en évitant les allers sur des pontes ou des chaussées mal tracées et sinon, ils exigent aux clients des prix élevés non réglementaires. D'autre catégories en plein service portent une tenue qui laisse à désirer, diffusent une musique vulgaire et enfin fument à l'intérieur du véhicule sans l'assentiment des usagers. Des pratiques réellement interdites par une certaine loi non respectée. Un contrôle vigoureux devrait être fait au niveau de ce secteur loin de devenir performant et efficace à Annaba, ajoutent nos informateurs. De vrais faux chauffeurs de en service à Annaba Généralement, lorsqu'on parle de fraudeurs dans le transport urbain, on pense surtout aux vieilles voitures conduites par des retraités ou de simples fonctionnaires qui essayent par n'importe quel moyen de trouver un revenu supplémentaire clandestinement. En effet, aujourd'hui, devant chaque station de bus, dans la majorité des quartiers du chef-lieu de la wilaya d'Annaba, on trouve des clandestins à bord de leurs véhicules neufs stationnés en train d'attendre des clients. Dès fois, il y a ceux qui sont audacieux et abordent sans gène les passagers qui attendent des taxis pour se déplacer. L'autre catégorie de vrais fraudeurs sont de faux taxieurs qu'on ne peut pas soupçonner à première vue parce que leurs voitures sont peintes en jaune un numéro de licence d'exploitation apparaît sur la portière, informe-t-on. A ce sujet, certains chauffeurs de taxi interrogés nous ont affirmé qu'ils sont soit des doubleurs non déclarés, soit des audacieux clandestins qui font usage de fraude en changeant souvent leurs véhicules pour qu'ils ne se fassent pas attraper. Cette catégorie de clandestins cible dans la plupart du temps les hôpitaux et les cliniques de la ville pour pouvoir ramasser une forte clientèle. De nombreux citoyens se plaignent des tarifs exigés par ces fraudeurs. A cet effet, il est tout à fait nécessaire que les autorités locales, compte tenu du manque de contrôle assidu au sein de la profession et le manque de sévérité à l'égard des fraudeurs, prennent des mesures plus dissuasives pour mettre un terme à ce grand laisser- faire, ajoute-t-on. Or, très souvent, des fraudeurs et des chauffeurs de taxi se retrouvent impliqués dans des affaires délictueuses notamment dans des agressions, crimes et vols. Six ans de prison pour un chauffeur de taxi impliqué dans un vol et une agression Impliqué dans une affaire de vol avec violence, T. Aïssa, 26 ans, originaire de Annaba et taxieur de son état, a été condamné lors de la dernière session criminelle d'Annaba à six ans de prison ferme. Selon l'arrêt de renvoi de la Chambre d'accusation, les faits remontent à la nuit du 6 juin 2011 aux environs de 3h. Le mis en cause se trouvait à bord de sa voiture de marque Peugeot 505, à quelques mètres du complexe touristique Rym El Djamil, le lieu du drame et où était stationnée une fourgonnette appartenant aux victimes B. Boualem et M. Ali. Exténués, selon leurs propos par le voyage, les deux malheureux dormaient à l'intérieur de la camionnette quand soudain deux malfrats armés de couteaux les avaient surpris. L'un avait fracturé la portière avec son cran d'arrêt avant d'asséner un violent coup au visage à B. Boualem qui avait essayé avec courage de se défendre contre son agresseur alors que l'autre complice avait réussi à lui porter un coup de couteau au dos et prendre rapidement un sachet plein de billets de banque qui était caché sous le siège. Le chauffeur de taxi qui les attendait avait mis le moteur en marche et ouvert les portières du véhicule aux malfaiteurs pour les aider à s'enfuir. Malheureusement pour lui, un témoin ayant assisté à la scène a relevé le numéro d'immatriculation de la voiture et avisé les éléments de la Gendarmerie nationale qui l'ont appréhendé. Celui-ci niera durant l'interrogatoire sa participation dans l'affaire et refusa de fournir le moindre indice pouvant arrêter les agresseurs. Lors du procès, l'accusé donna des déclarations mensongères pour se disculper. L'avocat de la partie civile a insisté sur la gravité de l'acte et exigea des circonstances exténuantes. La défense a plaidé non coupable. De son côté, le procureur de la République a axé son réquisitoire sur la thèse de la complicité. Pourquoi n'est-il pas allé avertir les services de sécurité au moment des faits ? Il a requis 12 années d'emprisonnement. Au terme des délibérations, le jury a retenu les charges qui pèsent sur le détenu et une peine de six ans de réclusion criminelle assortie d'une amende et la mise en fourrière du véhicule a été prononcé à son encontre.