Les 260 000 réfugiés syriens représentent 5% de la population au Liban. Ce choc démographique risque de déstabiliser un pays déjà fragile. Tout comme la présence de réfugiés palestiniens a entraîné la guerre de 1975-1990, l'afflux de réfugiés syriens menace de déstabiliser le Liban. C'est en substance le message d'une vidéo au ton dramatique qui circule sur internet enjoignant les Libanais à réagir «avant qu'il ne soit trop tard». On y voit la carte du Liban se couvrir de taches rouges puis grises symbolisant l'afflux de réfugiés qui menace d'étouffer ce petit territoire de 10 450 km2. «1 200 enfants libanais naissent chaque semaine au Liban, alors qu'il y entre dans le même temps 8 000 réfugiés syriens ; dans certains villages, les réfugiés sont plus nombreux que les habitants libanais ; la criminalité a augmenté de 100 %». Les chiffres sont égrenés au son d'une musique inquiétante avec une question en point d'orgue: «L'histoire se répétera-t-elle?» Le film, qui n'est pas signé, ne s'embarrasse pas de nuances pour jouer sur les peurs libanaises, en particulier celles des chrétiens ; les réfugiés syriens, tout comme les Palestiniens avant eux, étant musulmans dans leur écrasante majorité. Il fait d'ailleurs écho aux appels à la fermeture des frontières émanant de responsables de l'un des principaux partis chrétiens du Liban, celui du général Michel Aoun. Un discours qui suscite l'indignation d'associations comme le Mouvement anti-racisme, mais révèle aussi les craintes quant à l'ampleur des répercussions de la guerre en Syrie sur son petit voisin.