Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a certainement des mesures nouvelles à annoncer à l'adresse des habitants de Laghouat, mais son plus grand défi sera de trouver les mots pour dire aux jeunes, qui attendent tant de choses encore, que toutes les wilayas du pays connaissent les mêmes problèmes et expriment les mêmes attentes. Laghouat, ville du sud du pays, avec une jeunesse souvent prompte à exprimer son ras-le-bol, même si cela s'est fait, ces derniers jours, à l'approche de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de façon plutôt pacifique, est, à l'instar de Ouargla, le foyer d'une grogne généralisée emblématique de ce qui se ressent et se passe dans l'ensemble des wilayas du Sud. Avec un chômage endémique qui touche une grande partie des diplômés et pousse les jeunes à sortir dans les rues pour former des cercles dans les places publiques. Une situation qui s'apparente à une avant-scène de révolte et qui, pour être endiguée, appelle une gestion prudente de la part des pouvoirs publics et, surtout, une réaction conséquente en matière de prise en charge des besoins de ces jeunes qui aspirent à un emploi et à un logement décents. Abdelmalek Sellal, bien qu'il ait réussi à se forger, en quelques mois, la réputation d'un homme du terrain qui identifie les problèmes des citoyens et qui prend immédiatement les décisions adaptées pour y remédier, ne doute certainement pas de la complexité du dossier qu'il entreprend de régler à Laghouat, qui a besoin, en plus des mesures déjà préconisées, d'une écoute attentive des doléances et attentes des citoyens de Laghouat. Si effectivement des mesures liées à la création de postes d'emploi nouveaux et d'autres relatives à la suppression des obstacles qui disqualifiaient, d'une manière ou d'une autre, de nombreux jeunes par rapport aux formules de crédit Ansej et Cnac, sont prises afin de dynamiser la vie socio-économique et de créer des conditions propices à la mise en confiance des populations. La bonne connaissance de Abdelmalek Sellal de cette wilaya, dont il a été, il y a longtemps, le premier responsable, permet de supposer que ce dernier a certainement prévu d'autres dispositions à même de constituer le gage le plus grand de la bonne volonté des pouvoirs publics de prendre en charge les problèmes des citoyens. L'un des problèmes, d'ailleurs, le plus important et que le volontarisme financier le plus généreux ne peut régler, c'est la bureaucratie, dont il se dit à Laghouat, comme partout ailleurs, qu'elle constitue le mal absolu. Quoi qu'il en soit, l'homme est accrédité, chez la population de Laghouat, d'un capital sympathie que d'aucuns rationalisent en disant qu'il est en train de faire de bonnes choses, que d'autres ne cherchent même pas à rationaliser, préférant se fier à leur instinct, affirmant que l'homme inspire confiance. Le moment d'épreuve le plus important, après les traditionnelles étapes dans les différentes communes où Abdelmalek Sellal donnera les coups d'envoi à des projets et en inspectera d'autres, c'est certainement la rencontre avec les représentants de la société civile ; c'est là où le Premier Ministre aura une idée assez précise des attentes citoyennes, qu'il faudra gérer avec la célérité qui lui est reconnue, car la disponibilité d'écoute et de dialogue des jeunes de Laghouat semble n'avoir d'égale qu'un ras-le-bol certain.