Les travailleurs de l'unité Africaver de Taher (Jijel), une filiale du Groupe Enava (industrie des verres et abrasifs), en grève depuis 64 jours, ont observé mardi un sit-in devant les sièges de la wilaya, de l'Inspection du travail et de la radio locale, a-t-on constaté. Les travailleurs grévistes entendaient par cette action exiger l'application d'un jugement rendu par le tribunal de Taher, le 30 octobre dernier, confirmé par un arrêt de la Cour de Jijel, en janvier 2013, relatif au paiement des arriérés de salaires aux 250 travailleurs de l'entreprise depuis l'année 2002 à ce jour. Pendant que les travailleurs scandaient des slogans demandant l'intervention du Premier ministre et affirmant le caractère pacifique de leur action, une délégation du syndicat UGTA de l'entreprise a été reçue par le chef de cabinet du wali. Selon le secrétaire général de ce syndicat, Younes Laouici, approché par l'APS à l'issue de cette entrevue, «les représentants des 250 travailleurs d'Africaver ont exposé le conflit et remis une lettre adressée au Premier ministre par laquelle ils demandent de diligenter une enquête pour situer les responsabilités de chacun dans cet abus qui prive les travailleurs de leurs droits depuis plus de 10 ans». Après une première grève, en 2010, un accord a eu lieu entre les travailleurs d'Africaver, les responsables du groupe Enava et de la tutelle (SGP-Chimie) aux termes duquel «la justice trancherait en toute souveraineté», a confié ce syndicaliste à l'APS. Des travailleurs estiment, pour leur part, que le jugement rendu en 2012 et confirmé en janvier 2013, en leur faveur, est venu «régler un litige datant de 2002». Ils affirment également que ce jugement stipule «une actualisation de la grille des salaires de 2002 avec passage du salaire minimum de 4 800 à 8 013 dinars par mois avec effet rétroactif du 1er janvier 2002 à ce jour".