En grève depuis le 22 du mois en cours, les travailleurs de l'usine de verre Africaver, dans la ville de Taher, se sont lancés dans un combat pour faire aboutir une revendication relative au paiement d'un rappel sur salaire de… onze ans ! L'activité de l'usine est totalement paralysée depuis cette date et le syndicat, dont la démarche est soutenue par une infaillible adhésion des grévistes, a décrété un non-retour à la production jusqu'à l'aboutissement de cette revendication. Selon un responsable syndical, les raisons de ce conflit sont inhérentes au souci de faire appliquer une décision définitive de justice prononcée par la cour de Jijel en date du 27 janvier dernier. Ce jugement, précise-t-il, porte sur l'application d'un protocole d'accord collectif pour l'actualisation des salaires à compter du 1er janvier 2002. Ce conflit est la conséquence de l'échec des négociations menées ces derniers jours, notamment lors de la réunion du 8 avril, tenue avec les représentants du groupe Enava. «L'administration est en train de tergiverser pour prendre en charge ce droit entériné par la justice ; elle esquive notre revendication sous le fallacieux prétexte que le jugement prononcé est ambigu», soutient le responsable du syndicat. Pour sa part, le directeur a fait part d'une version tout à fait opposée. Il avoue que ce conflit dure effectivement depuis l'année 2002 et concerne l'application du salaire minimum de base, passé de 6 500 à 8 013 DA, soit une hausse nette de 1 513 DA. «L'ensemble des travailleurs a perçu cette augmentation, mais onze ans après, on revient pour poser un autre problème», martèle-t-il. L'usine Africaver est, pour rappel, une société par action (SPA) affiliée au groupe Enava. Elle est spécialisée dans la production du verre de bâtiment et du vitrage automobile. Elle emploie 264 travailleurs. A la dernière heure, nous apprenons que les responsables de l'usine se sont déplacés à Alger pour tenter de trouver une solution en concertation avec leur hiérarchie du groupe Enava qui fait partie de la société de gestion de participation (SGP) chimie pharmacie.