Les dispositifs mis en place par le gouvernement pour la création de nouvelles liaisons aériennes et l'augmentation de la flotte vont permettre à l'Algérie d'«accroître de manière considérable» ses capacités de transport aérien, a indiqué le cabinet d'intelligence économique britannique Oxford Business Group (OBG). «Avec de nouvelles liaisons aériennes et une augmentation de la flotte, toutes les conditions sont remplies pour accroître de manière considérable la capacité du transport aérien en Algérie», a avancé OBG dans son rapport publié dimanche sur le transport aérien en Algérie. Dans ce sens, il considère que ce développement dans le secteur s'inscrit lui-même dans le cadre d'une «vaste stratégie gouvernementale», visant à stimuler les recettes du secteur touristique et à augmenter le nombre de visiteurs. En notant que le gouvernement soutient pleinement le secteur du transport aérien, le rapport a rappelé les déclarations récentes du ministre des Transports, Amar Ghoul, selon lequel une nouvelle stratégie pour le secteur tiendrait compte du fait que le transport aérien joue un rôle central dans l'impulsion de la croissance touristique. Reprenant les chiffres publiés par l'Etablissement de gestion de services aéroportuaires (EGSA), l'étude indique que le nombre de passagers (nationaux et étrangers) a enregistré une hausse de 7% entre 2011 et 2012, passant de 1,29 million à 1,38 million. En Algérie, le transport aérien interne est composé de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, et de trois autres compagnies intérieures qui sont Tassili Airlines (TAL, filiale à 100% de Sonatrach), Air Express Algeria et Star Aviation, tandis que deux autres transporteurs, plus petits, proposent principalement des services de vols charter et des vols cargo, en grande partie pour le secteur pétrolier et gazier, précise le rapport britannique. Par ailleurs, OBG soutient que le projet d'Air Algérie d'élargir sa flotte de près de 40%, par l'acquisition de nouveaux avions, «occupe une place centrale» dans la stratégie de développement de la capacité du transport aérien national. Outre le projet d'acquisition de 16 nouveaux appareils pour porter sa flotte à 58 avions, Air Algérie a déjà renouvelé ou remplacé près de deux tiers de ses avions, pour un coût de 60 milliards de dinars (541 millions d'euros), note-t-il. A ce propos, OBG indique que les avions supplémentaires viennent soutenir le projet d'Air Algérie d'accroître sa présence en Afrique en effectuant un plus grand nombre de vols vers des destinations telles que Dakar, Niamey, Bamako, Nouakchott et Abidjan, tout en lançant de nouvelles destinations, tandis qu'un accord a été signé avec le Canada pour augmenter la fréquence des vols de la compagnie nationale à raison d'un vol quotidien tout au long de l'année. L'analyse de ce cabinet britannique estime, cependant, que si le soutien appuyé du gouvernement pourrait être interprété comme une preuve de la confiance dans le potentiel du secteur du transport aérien national, il n'en reste pas moins que la compagnie Air Algérie va devoir faire face à de nombreux défis. A ce propos, le rapport d'OBG souligne qu'Air Algérie fait partie d'un marché en pleine évolution et que le monopole qu'elle exerçait sur la quasi-totalité des liaisons internationales ''s'érode petit à petit''. Sur ce point, il cite notamment les accords bilatéraux en matière de services aériens tel celui signé, en janvier dernier, entre l'Algérie et l'Italie qui permet à Alitalia de faire passer son nombre de vols hebdomadaires vers l'Algérie de 14 à 18, ainsi que l'éventualité de l'installation des compagnies aériennes étrangères à bas prix.