Le QI (Quotient Intellectuel) de François Hollande vient de nous pondre une nouvelle fulgurance à vous faire dormir debout. C'est peut-être la «révélation» de l'année 2013 puisque le président français vient de déclarer à la veille de sa visite en Arabie Saoudite que le président syrien, Bachar Al-Assad, ne se bat contre les groupes extrémistes islamiques dans le pays, mais il les emploie pour exercer une pression sur l'opposition modérée. «Une solution politique en Syrie n'est pas possible si le pouvoir est maintenu par Bachar Al-Assad. Il ne se bat contre des extrémistes, mais les emploie à ses propres fins», a noté Hollande. Qu'a-t-il donc bu ? On n'en sait rien ; toutefois cela semble avoir de l'effet. Où sont passés les «révolutionnaires» ? A la veille de la conférence de Genève 2, les organisateurs états-uniens n'ont plus aucune marionnette pour jouer le rôle des révolutionnaires syriens. La disparition soudaine de l'Armée syrienne libre montre à ceux qui y croyaient qu'elle n'était qu'une fiction. Normal, puisqu'il n'y a jamais eu de révolution populaire en Syrie, juste une agression étrangère à coup de mercenaires et de milliards de dollars. Terrorisme : en gros ou en détail ? La première utilisation du mot «terrorisme» - dans un sens assez différent de celui d'aujourd'hui - remonte à la révolution française, à Robespierre et à son régime de justice expéditive. C'est ce que le chef des Jacobins appelait lui-même «la terreur sans laquelle la vertu est impuissante», terreur à laquelle il finit lui aussi par succomber. S'agissait-il de terrorisme d'Etat ou de violence exercée par un groupe politique sur un autre afin d'imposer un changement radical ? On en a longuement débattu, on pourrait en débattre encore. e phénomène s'est reproduit plus d'un siècle plus tard avec la révolution russe de 1917, en s'amplifiant considérablement. La «terreur rouge», élevée au rang de vertu révolutionnaire en réponse à la «terreur blanche», a longtemps survécu à cette dernière. Mais la terreur institutionnalisée de Robespierre ou de Staline - on en parle d'autant plus qu'eux-mêmes se sont vantés de la pratiquer - n'a pas été la première qu'ait connue l'histoire humaine. La crucifixion de milliers d'esclaves dans la Rome antique, ou l'extermination de centaines de milliers d'Indiens d'Amérique sont antérieures. Il est vrai toutefois que ces excès passent rarement pour des actes de terrorisme. En revanche, les assassinats individuels de rois, de princes, de présidents, d'hommes politiques, d'industriels ou de banquiers, tels qu'ils se pratiquent depuis le 19e siècle, sont considérés comme terroristes. Dès l'origine, il y a donc bien deux poids et deux mesures dans la manière d'appréhender cette question, tant pour ce qui est de la «couleur» du terrorisme que pour l'échelle à laquelle il se pratique (ce que le politologue américain, Michael Parenti, appelle terrorisme en gros ou au détail - ou comme l'a dit quelqu'un d'autre : «Le terrorisme d'Etat est au terrorisme groupusculaire ce que la grande distribution est au petit commerce».