Qui l'aurait cru ? Les Algériens sont champions d'Afrique de handball grâce à une grande victoire face aux Tunisiens (25-21), ceux là-même qui ont remporté les deux précédentes éditions. Et pourtant, au début de la compétition, on ne donnait pas cher du Sept algérien qui n'avait pas effectué une bonne préparation. Désigné dans des moments difficiles, le sélectionneur national Reda Zeguili n'a eu que trois mois pour préparer son équipe avec un minimum de matches amicaux. La cause est connue, un bras de fer qui avait eu lieu entre l'ancien bureau fédéral de la fédération algérienne et certains clubs pour une histoire de changement de système de compétition. Le championnat étant suspendu, il était très difficile de mettre en place une sélection compétitive. Il a fallu faire appel aux joueurs professionnels Mokrani (Dunkerque, France), Chentout (Notteray, Norvège), Boultif (Nasr, Dubaï), Rahim (Nîmes, France), Soudani (USM Sarane, France) et Benali (Caen HB, France) pour venir en aide aux Boudrali, Berkous, Slahdji et consorts afin d'arracher une éventuelle qualification au Mondial-2015 au Qatar. Le résultat est là. Une victoire certes, mais elle ne doit pas constituer l'arbre qui cache la foret. Il reste beaucoup de travail. Car le plus difficile commence, maintenir le cap, et faire de cette victoire le renouveau du handball algérien. Ceux qui étaient à la salle Harcha sont unanimes, sans l'apport du merveilleux public, le parcours des Verts aurait connu des difficultés. D'ailleurs cette salle affichait complet durant tout les matchs de la sélection algérienne. Lors de la finale, l'affluence a connu un record. Les Tunisiens ont cédé sous la forte pression des supporters et l'acharnement des joueurs algérien qui voulaient cette coupe. Cela n'a pas été facile car le Sept national qui avait déjà perdu Berriah et Boultif, a été une nouvelle fois frappé par ce mauvais coup du sort. Zaamoum, l'excellent ailier est blessé à la cheville dès le coup d'envoi de la finale. Emmenés par ce formidable public, les Verts se surpassent pour arracher cette victoire en maintenant l'écart à 2 buts dès le coup d'envoi. Berkous (6 buts), R. Chehbour (6 buts), Soudani (4 buts), Boukhmis (5 buts) et autres sont déchaînés. Ils ne ratent que très rarement des balles de but. Concentrés, ils ne lâchent pas prise, contrairement aux précédentes sorties. Il y a aussi l'excellente prestation du gardien Slahdji qui arrête plusieurs balles, ce qui a boosté ses camarades. La mi-temps s'achève sur une victoire des Verts (12-11). En seconde période, les Algériens profitent de la fatigue des Tunisiens qui avaient fait beaucoup d'effort lors du match des demi-finales contre l'Egypte vendredi dernier. Le volet physique est déterminant dans ce genre de rencontre, les protégés du Croate Sead Hasanefendic s'écroulent, les Verts en profitent. Ils creusent l'écart jusqu'à six buts avant de terminer le match sur ce score de (25-21). C'est le 7e titre continental après une disette de 18 ans. C'est le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui se chargera de remettre le trophée aux joueurs à la joie des milliers de supporters présents dans la salle. Côté invités, il y avait le Ministre tunisien des sports, Tarek Dhiab, et son homologue algérien Mohamed Tahmi qui était accompagné de Benyounès et Messahel et le président de la CAHB. 3e titre pour les Tunisiennes Chez les dames, c'est la Tunisie qui s'est illustrée en battant la RD Congo 23 à 20, remportant ainsi son 3e sacre. En match de classement, les Algériennes se sont inclinées (30-22) face à l'Angola et rate la qualification au Mondial du Danemark, ce qui a engendré la démission de l'entraîneur Karim Achour. En tout état de cause, les handballeuses algériennes méritent les encouragements car elles ont effectuent une bonne coupe d'Afrique. Elles sont tombées sur plus fortes qu'elles, et méritent une attention particulière. Elles méritent que l'on s'intéresse à elles en leur octroyant plus de moyens, matchs et plus de considérations. Il y a un groupe qu'il faut sauvegarder, et prendre en charge sérieusement. Rien ne sert d'attendre les dernières minutes pour préparer une équipe pour ensuite venir exiger d'elle, un titre...