L'approche de Kamel Rezag Bara au sujet de la lutte antiterroriste en Algérie présentée devant l'ONU n'a pas laissé indifférente la société civile, notamment les représentants des organisations des victimes du terrorisme et les membres des groupes d'autodéfense. «Le terrorisme en Algérie a été vaincu par les forces de sécurité algériennes, tous corps confondus, et par la volonté du peuple et non pas par les mesures de clémences décrété en faveur des éléments des groupes armés. La concorde civile et le projet de la réconciliation nationale engendrés par l'Etat ne sont que des mesures de clémence entreprises aux bénéfices des groupes terroristes», ont expliqué nos interlocuteurs qui n'ont pas manqué d'ajouter que les groupes terroristes ont été contraints d'accepter de déposer les armes, sinon, ils auraient été anéantis. Plusieurs de nos interlocuteurs ont posé la question suivante : «La réconciliation devrait se faire normalement et en principe entre deux personnes, deux groupes ou deux parties, etc. Malheureusement, mis à part les groupes terroristes, qui est la seconde partie qui devrait être appelée à se réconcilier avec les criminels ?» «Ces individus ont pris les armes contre l'Etat et contre le peuple, il n'existe pas donc une autre partie qui pourrait prendre part à la dite réconciliation», ont-ils ajouté. «Normalement, ils devraient être jugés pour les crimes atroces qu'ils ont commis. L'impunité est non seulement une entrave à la loi mais en quelque sorte un encouragement pour la récidive.» Un membre fondateur d'une organisation des familles victimes de terrorisme nous a posé la question suivante : «Est-il normal de condamner et de jeter en prison une personne à l'origine d'un vol ou d'une autre petite infraction et de libérer ceux qui ont commis des crimes horribles contre le peuple ?» Piqué de colère, ce dernier ajoute que les membres des groupes terroristes devraient en principe être poursuivis pour crime contre l'humanité. «Ecoutez, si je vous relate les crimes commis par ces individus au nom de l'islam, vous allez vous rendre compte que vous n'avez jamais vu de telles atrocité, même dans les films d'horreur.» Pour M. Rabah, les atrocités et les crimes commis par les terroristes durant les années du terrorisme ne peuvent jamais être oubliées. « Je vous invite d'aller interroger ceux qui ont connu l'horreur à Ramka où plus de 1 100 personnes ont été massacrés en une seule nuit. Même les moutons et les chevaux du village n'ont pas échappé aux massacres et ont été décimés», a-t-il fait savoir. En réponse à une question sur l'adhésion du peuple au projet de la réconciliation nationale, nos interlocuteurs sont allés encore très loin, écoutons les : «Avez-vous déjà vu dans un pays arabe, africain ou dans le tiers monde en général, un projet ou un texte soumis au référendum et qui ont été rejetés ? Arrêtez de prendre les Algériens pour des imbéciles, d'ailleurs, nous ne le sommes pas.» Invités à être plus clairs, nos interlocuteurs ont indiqué que le peuple algérien n'a pas accepté et n'accepterait jamais à ce qu'il soit pardonné aux criminels et à ceux qui étaient à l'origine des massacres dans les années 1990. En somme, nos interlocuteurs ont fait savoir que l'approche de Kamel Rezag Bara en ce qui concerne «la paix civile» est totalement fausse. C'est grâce au peuple algérien qui s'est mis derrière les forces de sécurité, les membres des groupes d'autodéfense et les gardes communaux qu'on a réussi à vaincre le terrorisme et réinstauré la paix et la sécurité en Algérie.