La partie italienne a une bonne appréciation de l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité connexes, a indiqué mercredi à Rome, Kamel Rezzag Bara, Conseiller auprès du président de la République. M. Rezzag Bara, qui a co-présidé avec Filippo Formica, directeur général de la coopération politique multilatérale et des droits de l'Homme au ministère italien des Affaires étrangères, la 2ème réunion du groupe de contact bilatéral de coopération algéro-italien dans le domaine sécuritaire, a précisé en outre, que les deux parties ont évalué et échangé nombre d'analyses et d'informations sur des questions de sécurité concernant les deux pays et la région du Sahel et qui ont des répercussions sur la région méditerranéenne. La partie algérienne a évoqué "les résidus" de l'organisation terroriste qui sévissait en Algérie et dont des démembrements se sont déplacés à la frontière algéro-malienne, sous les coups de boutoirs des services de sécurité algérienne, a-t-il indiqué. A ce sujet, il a ajouté que ces groupes ont profité de la crise libyenne et l'effondrement de l'ancien régime en Libye qui a vu le retour au nord du Mali d'anciens habitants de cette région alliés à ce régime déchu pour s'équiper en armement et reprendre leurs activités terroristes liées à d'autres trafics illicites. La partie algérienne a expliqué à son homologue italienne que ces groupes ont également saisi l'occasion du récent coup d'Etat intervenu au Mali pour tenter de déstabiliser cette région, en jouant sur la revendication identitaire de ses habitants. M. Rezzag Bara a également indiqué avoir fait part à la partie italienne que l'instabilité dans le nord du mali a donné lieu à l'exode de réfugiés que les groupes terroristes tentaient d'instrumentaliser pour leur dessein. Il a également, fait savoir que la délégation algérienne a expliqué à la partie italienne, les efforts de l'Algérie, mais aussi d'autres organisations régionales et internationales visant à la réconciliation nationale au Mali, et le retour de la stabilité et de sécurité dans la sous-région. Dans ce cadre, M. Rezzag Bara a fait savoir que l'effondrement de l'ancien régime en Libye a donné lieu à la circulation incontrôlée d'armements, qui préoccupe l'Algérie et la Libye. Il a rappelé que les deux pays ont convenu lors de différentes rencontres de renforcer leur coopération pour sécuriser leurs frontières eu égard à cette circulation d'armes qui pourraient profiter aux groupes subversifs et autres trafiquants activant dans la région du Sahel. Par ailleurs, les deux parties, selon M. Rezzag Bara, se sont penchées sur le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent, soulignant que la partie algérienne a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération bilatérale dans la lutte contre ces phénomènes. Dans ce cadre, les deux parties ont convenu de mener des actions de sensibilisation dans les forums régionaux et internationaux sur la question de versement de rançons pour parvenir à l'adoption d'une norme internationale interdisant cette pratique qui constitue une manière de financer le terrorisme, a-t-il souligné. Les deux parties ont évoqué, en outre, la coopération judiciaire et juridique, notamment l'extradition de criminels et à ce sujet, il a été convenu de confier cette question aux juristes des deux pays qui auront à échanger leurs expériences respectives dans ce domaine, a précisé M. Rezzag Bara, ajoutant que la coopération douanière bilatérale a été également abordée, du fait que le corps des douanes a joué un rôle de premier plan dans la lutte contre le terrorisme et les crimes connexes.