L'ONG Human Rights Watch (HRW) a assuré vendredi que des violences sexuelles avaient «entaché» les célébrations d'investiture du président égyptien qui a réclamé au site Youtube le retrait d'une vidéo montrant l'agression sexuelle d'une jeune femme. «Des agressions sexuelles horribles contre des femmes ont entaché l'élection et l'investiture du président Abdel Fattah al-Sissi», a affirmé dans un communiqué Rothna Begum, chercheuse à HRW, alors que desmilitants ont recensé aumoins neuf cas d'agressions durant les fêtes marquant la victoire de M. Sissi à la présidentielle. Une vidéo en particulier a soulevé l'indignation à l'étranger et dans le pays, où des militants ont appelé à manifester contre les violences sexuelles samedi. Ces images, qui semblent avoir été filmées sur la place Tahrir au Caire avec un téléphone portable,montrent une jeune femme nue portant des traces de sang et des ecchymoses, escortée par des policiers et une ambulance, alors que des dizaines d'hommes continuent à se masser autour d'elle. «Les femmes égyptiennes et le monde entier regardent ce que le président Sissi va faire pour stopper les violences sexuelles et le harcèlement», a ajouté Mme Begum appelant à un plan national pour mettre fin à ce fléau dans un pays où 99% des femmes affirment avoir été victimes d'agression ou de harcèlement sexuel, selon une étude de l'ONU parue en 2013. M. Sissi a réclamé au site de partage de vidéo Youtube le retrait de cette vidéo, qui était pourtant toujours en ligne vendredi soir. «L'ambassade égyptienne àWashington et plusieurs responsables égyptiens, au nom du président Sissi, ont demandé à l'administration de Youtube de retirer la vidéo de la victime de l'agression sexuelle», a indiqué le porte-parole de la présidence dans un communiqué. Cette demande intervient quelques jours après une visite du chef de l'Etat à hôpital au cours de laquelle la jeune femme avait demandé en personne le retrait de la vidéo, a ajouté le porteparole. L'Egypte a adopté ce mois-ci sa toute première législation punissant spécifiquement le harcèlement sexuel, avec une série de sanctions allant de l'amende à la prison ferme.