A seulement 23 ans, Romain Bardet fait trembler les ténors du Tour de France. Pour sa deuxième participation à la Grande Boucle, le protégé de Vincent Lavenu ne se trouve plus qu'à 13 petites secondes d'Alejandro Valverde (deuxième du général), mais a conscience que la route est encore longue avant les Champs-Elysées. Pendant que Vincenzo Nibali continue de survoler ce Tour de France, ça se bouscule derrière et les coureurs sont au rendez-vous. Si l'on connaissait depuis quelques saisons Thibaut Pinot (4e), Jean-Christophe Péraud (6e), ou encore Pierre Rolland (10e), le grand public a découvert le nom de Romain Bardet l'an passé. Seulement un an après avoir signé son premier contrat professionnel, l'enfant de Brioude avait alors réalisé un premier coup d'éclat en terminant premier du Tour de France 2013 (15e place). Fort de cette riche expérience, Bardet se retrouve à présent à jouer les premiers rôles. La tête sur les épaules, il reste lucide face à ce nouveau statut. «Il faut garder les pieds sur terre», ne cesse-t-il de répéter aux nombreux journalistes venus l'interviewer. Ses qualités de grimpeur-puncheur, lui ont permis de briller une nouvelle fois ce week-end. Après avoir sauvé son maillot blanc la veille (grâce il est vrai au travail de van Garderen), Bardet a une fois encore montré sa petite frimousse lors de cette 14e étape et si il reste discret, il ne va pas s'en plaindre. «Je me bats contre tous mes adversaires. C'est une excellente journée», a-t-il convenu. «Cela allait mieux qu'hier, j'ai retrouvé mes sensations», a précisé l'Auvergnat qui s'est particulièrement mis en évidence lors de la descente de l'Izoard. «Je connaissais bien la descente», a indiqué l'un des leaders de la formation AG2R. «Je n'ai pas attaqué en pensant spécialement à Thibaut Pinot (peu à l'aise dans l'exercice, ndlr), je me bats contre tous mes adversaires», a précisé Bardet. «Tout le monde se focalise sur Pinot et moi mais c'est un peu agaçant. Je suis aussi en concurrence avec Valverde, avec Van Garderen, etc.», a lancé le maillot blanc. Professionnel depuis seulement deux ans, ce coureur qui fêtera ses 24 ans en novembre prochain se trouve idéalement placé pour monter sur le podium, le 27 juillet prochain. Mais il le dit lui-même, «la route est encore longue, et il peut se passer beaucoup de choses dans les Pyrénées». Troisième du général avec 13 secondes de retard sur Valverde, et 1'44 d'avance sur son premier poursuivant, Thibaut Pinot, Bardet sait qu'il doit marquer encore quelques points dans le prochain massif, d'autant plus que le contre-la-montre du 26 juillet (entre Bergerac et Périgueux) ne lui sera pas forcément favorable.