Dès le prologue, Bradley Wiggins, grand favori de l'épreuve, avait posé des jalons. Il n'y a jamais eu l'ombre d'un doute sur la victoire de Bradley Wiggins dans ce Tour de France 2012, que son Team Sky a maîtrisé comme rarement. Du grand départ donné à Liège à l'arrivée sur les Champs-Elysées au bout de 3.497 km, l'équipe britannique et son leader ont annihilé toute intention adverse. La faillite de Cadel Evans, vainqueur l'année dernière, et le relatif isolement de Vincenzo Nibali qui a fini par lâcher lui aussi, ont aussi facilité la tâche de Sky et Wiggins. En montagne, Fränk Schleck aurait eu une carte à jouer si le Luxembourgeois avait eu le temps de voir les Pyrénées. Son contrôle positif à un diurétique pendant la 13e étape a mis fin à sa course. Dans un Tour sous le joug total des Sky, il a donc fallu compter sur des jeunes qui ne visaient pas la victoire finale pour animer la course - Peter Sagan et Thibaut Pinot -, ou des Français toujours là, comme Thomas Voeckler et Pierre Rolland. Dès le prologue, Bradley Wiggins, grand favori de l'épreuve, avait posé des jalons. Deuxième de cette courte mise en bouche derrière le grand spécialiste Fabian Cancellara, le Britannique envoie un signal fort à la concurrence - il est prêt pour aller chercher ce Tour dont il rêve depuis toujours. Durant la première semaine, son équipe contrôle. Cancellara garde la tête et établit un record de 28 journées passées avec le maillot jaune sans avoir jamais gagné l'épreuve. Les arrivées sont massives et font éclater dès le deuxième jour, à Seraing, le talent de Peter Sagan, 22 ans, qui dispute son premier Tour mais a déjà une belle collection de victoires. Malicieux, il devance Cancellara et s'offre le premier des trois succès qui lui permettront d'enlever le maillot vert. Le Team Sky prend définitivement la course en main dans la septième étape, à La Planche des Belles Filles, où ses coups de boutoir font exploser le peloton. Wiggins prend le maillot jaune. Il ne le quittera plus. Deux jours plus tard, dans le premier contre-la-montre entre Arc-en-Senans et Besançon, l'ancien pistard envoie ses rivaux dans les cordes. Evans pointe à 1'43, Nibali à 2'07. Les Alpes approchent et les deux principaux adversaires du gamin de Kilburn se savent déjà dans l'obligation d'attaquer. Nibali s'y essaie modestement, dans les descentes, sans jamais parvenir à décrocher le train des Sky. Cadel Evans, lui, ne peut rien, et craque dans la grande étape alpine dont l'arrivée est jugée à La Toussuire. Lâché dans l'ultime ascension, il perd encore 1'26. Rien ne peut plus empêcher Wiggins d'accomplir sa mission. Le seul qui paraît être en mesure de contester sa suprématie se nomme Christopher Froome, dont l'accélération à La Toussuire a été promptement interrompue par oreillette interposée. Le coureur né au Kenya est le pilote de Wiggins quand la route s'élève et n'a aucun droit d'abandonner son leader. Avant d'entrer dans les Pyrénées, l'Allemand Andre Greipel signe une troisième victoire d'étape au Cap d'Agde. Il avait déjà dominé les sprints des quatrième et cinquième étape. Puis vient la deuxième séquence en montagne où là encore, la force du Team Sky réduit l'opposition à l'impuissance. Dans la 16e étape, celle des cols mythiques de l'Aubisque et du Tourmalet, Evans fait une croix définitive sur son titre en s'effondrant. Il concède quatre minutes à Wiggins. Des émotions, le Britannique David Millar, repenti et désormais prêcheur de la lutte antidopage, en a encore donné en arrachant une magnifique victoire à Annonay-Davézieux, de longues années après son retour.