Pour rendre hommage aux anciennes gloires du sport sétifien, nous avons choisi Keddad El Hadj Abderrahmane, ce grand boxeur, et surtout un dirigeant plein de sagesse, puisqu'il dirigea la fédération durant une dizaine d'années. Son unique souci était de conduire la boxe algérienne au niveau mondial. Keddad s'initie à la pratique des sports dés son jeune âge. A 13 ans et après un bref passage dans l'athlétisme, il sera orienté par son professeur d'EPS vers le noble art. Ne pouvant rester en marge des événements politiques qui ont secoué sa ville natale, Sétif en 1945, il sera arrêté et exclu du collège quelques jours plus tard. Pour lutter contre le désœuvrement, il rejoint cette même année, l'USFM Sétif où il découvre pour la 1re fois un ring, livrant son 1er combat contre un certain Djilani qui fut le 1er d'une série de 40 combats, 27 victoires et 8 nuls. La fédération française l'autorisa à devenir un professionnel en 1947, vu son palmarès. Pour connaître sa valeur réelle et son professionnalisme, les organisateurs on décidé de le confronter à un adversaire plus sérieux. Il s'agit à l'époque du champion Missoum. Ce grand combat a eu lieu devant 5 000 spectateurs et en présence de Ferhat Abbas. Victorieux dans ce combat, il se vit proposer par Marcel Esposito, le représentant officiel de l'ex-champion Marcel Cerdan, un contrat intéressant que El Hadj Abderrahmane signa avec l'autorisation de son père. En janvier 1945, il quitta sa ville natale, Sétif pour rejoindre Alger où il sera présenté au public lors d'un gala international. Quelques semaines plus tard, il battait de nouveau Missoum, et devenait champion d'Algérie professionnel. Courageux et hargneux, Keddad releva le défi pour le titre de champion d'Afrique du nord, et réussit à battre Rebah Hocine en jetant de l'éponge. Après cette victoire, d'autre sont venus étoffer le palmarès des Sétifien (Alger, Casablanca, Paris). Juillet 1952, il se retira du milieu parisien pour rejoindre les siens à Sétif. Un autre palmarès des plus éloquents est venu encore étoffer sa carrière : sur 53 combats 12 disputés, il ne concéda que 9 défaites. Une fois, l'Algérie indépendante, il reviendra au noble art pour participer à la fondation de la Fédération algérienne de box (FAB), qu'il présida de 1962 à 1965 et de 1979 à 1981. Son seul souci, sa passion et sa raison de vivre étaient de conduire la boxe algérienne, un sport acquis par Zaoui et Moussa, qui lui doivent incontestablement beaucoup. Février 1994, la mort l'a ravi aux siens mais Keddad a laissé derrière lui, l'image d'un homme qui s'est entièrement dévoué à la promotion du noble art.