Alors que des discussions se sont tenues pour la première fois, dimanche 31 mai, entre des dirigeants de la rébellion chiite yéménite et une délégation américaine à Oman sur une sortie de crise, l'Arabie Saoudite a frappé fort, lundi 1er juin. Selon des habitants, des avions de la coalition arabe dirigée par Riyad ont ainsi bombardé des positions des miliciens houthistes dans pratiquement tout le Yémen. Les raids aériens ont visé notamment la province de Saada, fief des houthistes, dans le nord du pays, et des villes de la région centrale. La capitale, Sanaa, aux mains des rebelles, n'a pas non plus été épargnée par les bombardements. Au moins huit civils y ont été tués et vingt blessés, lundi, par des explosions sur des dépôts d'armes tenus par les rebelles chiites, selon une source médicale. Les avions de la coalition ont également bombardé un groupe de miliciens chiites dans les faubourgs d'Aden, théâtre depuis deux mois de combats de rue acharnés entre houthistes et partisans du président Abd-Rabbou Mansour Hadi, qui s'était temporairement replié dans cette ville avant de fuir à Riyad. Au moins 1 500 civils ont été tués dans les bombardements Depuis le 26 mars, l'Arabie Saoudite est à la tête d'une coalition arabo-sunnite qui mène des frappes aériennes contre des rebelles chiites, soutenues par l'Iran qui contrôle de vastes régions du Yémen. Cette campagne est destinée, selon Riyad, à empêcher les rebelles de prendre l'ensemble du territoire yéménite et d'assurer le rétablissement de l'autorité du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Selon l'ONU, au moins 1 500 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans ces bombardements depuis la mi-mars, parmi elles 182 enfants et 91 femmes. Plus de 300 000 civils ont été déplacés à l'intérieur du pays, alors qu'il y avait déjà plus de 330 000 déplacés internes avant la crise actuelle. Toujours depuis la mi-mars, plus de 14 500 personnes – dont des Yéménites mais aussi des citoyens de pays tiers – ont fui, la majorité en bateau, vers la Corne de l'Afrique : plus de 9 700 sont arrivés à Djibouti et plus de 4 820 en Somalie, d'après l'Organisation des migrations internationales. Obama entre le Golfe et Téhéran Barack Obama s'est livré, jeudi 14 mai, à un difficile exercice de «calinothérapie» auprès des alliés arabes des Etats-Unis de la région du Golfe. Il a reçu à Camp David, dans le Maryland, les représentants de six pays que la perspective d'un accord sur le nucléaire iranien effraie au plus haut point. Il les a rassurés sans céder en rien sur sa volonté d'obtenir fin juin un bon document de non-prolifération nucléaire avec la République islamique d'Iran. Il a eu raison. Les six pays du Conseil de coopération du Golfe, le CCG (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) redoutent notamment la levée des sanctions économiques pesant sur Téhéran en cas d'entente avec l'Iran. Elle accroîtra la puissance financière de l'Iran et les moyens dont il dispose pour étendre son influence dans la région. Ce sera autant de subventions en plus à dispenser au profit des alliés arabes de l'Iran – le Hezbollah libanais, les véritables armées que sont les milices chiites...