De violents combats ont éclaté vendredi dans un quartier proche de l'aéroport d'Aden, que des miliciens sud-yéménites tentent de reprendre aux rebelles chiites houthis, rapportent des habitants et des combattants, alors que des négociations entre belligérants se déroulent dans le sultanat d'Oman. L'offensive en cours est appuyée par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, dont les avions ont bombardé à quatre reprises les positions des Houthis dans ce secteur, a dit un milicien à Reuters. Ces combats dans le quartier de Khor Maksar ont fait quatre morts dans les rangs des miliciens et une quinzaine dans ceux des Houthis, a-t-il précisé. L'intervention militaire arabe entamée le 26 mars avec pour objectif affiché de rétablir le président Abd-Rabbou Mansour Hadi dans ses fonctions n'a jusqu'à présent pas fondamentalement changé le rapport des forces sur le terrain. Riyad affirme que les Houthis sont soutenus par l'Iran, ce que Téhéran nie. Une bonne partie d'Aden, le grand port du sud du pays et son principal centre commercial, est contrôlée par les Houthis et les forces fidèles à l'ancien président Al Abdallah Saleh. Ce dernier a estimé vendredi que son successeur, réfugié en Arabie Saoudite depuis mars, ne pouvait plus prétendre à diriger le Yémen. «Il a perdu toute légitimité le jour où il a fui Sanaa puis Aden et désormais, il va fuir Riyad», a déclaré l'ancien homme fort du Yémen à la chaîne télévisée Al Mayadine. «Ceux qui ont assisté à la conférence de Riyad (où a été décidée l'intervention militaire arabe) se sont condamnés (...) à ne jamais revenir au Yémen car ils ont soutenu l'agression», a-t-il ajouté. Ali Abdallah Saleh a affirmé qu'il n'avait pas été invité à participer aux négociations en cours dans le sultanat d'Oman, auxquelles les Houthis ont en revanche été conviés.