Le Premier ministre vient de faire savoir que l'article 87 bis sera appliqué dès le mois d'août 2015. Avec la baisse des recettes des hydrocarbures, l'objet de cette présente contribution est d'analyser les incidences macro-sociales et macro-économiques. L'étude préconisait d'améliorer la qualité de l'enseignement condition de l'accroissement du transfert technologique, managérial et d'accroissement de la productivité globale et ce du primaire au secondaire en passant par la formation professionnelle avec une mise à niveau de la sphère économique qui devra être privilégiée et de l'administration où existent des sureffectifs. Pour preuve aucune université algérienne ne figure dans le dernier classement mondial de Shangai 2013/2014. Quatrièmement, partant du constat que le pouvoir d'achat de la majorité des Algériens est en fonction de la rente des hydrocarbures pour une corrélation de 70/80% et que toute réduction des recettes aura pour conséquence, proportionnellement une baisse de son pouvoir d'achat, les réserves de change jouant le rôle transitoire d'antichoc social, l'audit préconisait la rationalisation des choix budgétaires qui devait être une priorité. Cinquièmement, lié au facteur précédent la politique de subventions actuellement généralisée, l'audit avait préconisé de ne plus la faire supporter par les entreprises mais de la budgétariser au niveau du parlement avec une affectation précise et datée par une chambre de compensation aux secteurs inducteurs et les catégories les plus vulnérables afin d'éviter le gaspillage et les fuites hors des frontières. Sixièmement, l'audit avait souligné l'importance de l'adaptation du code du travail algérien aux nouvelles exigences tant locales que mondiales conciliant sécurité et flexibilité grâce à la formation permanente étant appelé en ce XXIe siècle à changer plusieurs fois d'emploi dans notre vie, loin des emplois rentes du passé. Septièmement, l'audit préconisait la pluralité syndicale et non des syndicats-maison, non représentatif du monde du travail, vivant du transfert de la rente, évitant le monopole de l'UGTA comme interlocuteur exclusif du gouvernement L'application prochaine de l'article 87 bis si l'on veut éviter des effets pervers, est de favoriser les secteurs productifs, intégrer la dignité des travailleurs, grâce au rôle de l'Etat régulateur, important en économie de marché au moyen d'une planification stratégique, conciliant les coûts sociaux et les coûts privés, en ce monde turbulent et instable préfigurant d'importants bouleversements géostratégiques entre 2015/2020. L'Etat doit garantir aux travailleurs un minimum nécessaire tant pour leur subsistance mais également pour d'autres activités, le besoin étant historiquement daté, l'être humain n'étant pas un pur consommateur biologique. Car existe une très profonde injustice sociale, une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière (non de ceux qui produisent des richesses). A ce titre il faut revoir impérativement le système fiscal actuel, le système d'impôt étant au cœur même de l'équité. Mais l'impôt peut tuer l'impôt, car il modifie l'allocation des ressources réalisée, notamment l'offre de capital et de travail ainsi que la demande de biens et services. Un système fiscal efficace doit trouver le moyen de prélever des recettes en perturbant le moins possible les mécanismes qui conduisent à l'optimum économique et s'articuler autour des prélèvements faiblement progressifs sur des assiettes larges, ce qui n'altérerait pas nécessairement leurs caractères redistributifs. Mais l'Algérie doit tenir compte également, devant éviter l'utopie néfaste, des nouvelles réalités mondiales L'Algérie tiendra-t-elle ses engagements notamment des Accords que l'Algérie a signés en toute souveraineté. Ainsi, le tarif douanier sera de zéro en 2020 (report de trois années prévu en 2017) et l'Algérie aura-t-elle des entreprises compétitives en termes de coût et qualité s'insérant dans la nouvelle division internationale du travail, les Accords prévus avec l'OMC représentant 85% de la population mondiale et plus de 95% des échanges mondiaux depuis l'accession de l'Arabie Saoudite et la Russie, étant encore plus contraignants ? Malheureusement, l'Algérie après 53 années d'indépendance est Sonatrach et Sonatrach est l'Algérie, assimilable à une banque primaire, ayant permis d'engranger plus de 760 milliards de dollars en devises entre 2000/2014 et l'importation en devises de plus de 580 milliards de dollars. Le pouvoir d'achat et des emplois créés des Algériens est corrélé à la rente à plus de 70%. Environ 96/97% d'exportation d'hydrocarbures (3/4% hors hydrocarbures étant constitué de déchets d'hydrocarbures et de métaux ferreux et non ferreux) et important 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15/20%, les importations de matières premières ayant dépassé 17 milliards de dollars en 2014. En résumé, malgré ce paradoxe du syndrome hollandais, je suis persuadé que l'Algérie a les potentialités peut surmonter la situation actuelle, si l'on veut éviter d'éponger tant le fonds de régulation des recettes que les réserves de changer horizon 2020. Il s'agira durant cette période difficile où s'imposeront des ajustements économiques et sociaux douloureux mais profitables à terme au pays, de concilier l'efficacité économique avec une très profonde justice sociale et donc d'une profonde démocratisation des décisions politiques et économiques ce grâce à un dialogue permanent, fondement de l'Etat de Droit et d'une nouvelle gouvernance. Cela conditionne la transition d'une économie de rente, à une économie hors hydrocarbures, liée à une transition énergétique – Mix énergétique- du fait de l'épuisement des ressources traditionnels, à l'horizon 2025/ 2030, dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux. C'est la condition afin d'améliorer le pouvoir d'achat des Algériens, d'une manière durable et non artificielle. Les pouvoirs publics ont-ils tiré les leçons de la chute des cours des hydrocarbures en 1986 avec ses incidences économiques, politiques et sociales de 1988 à 2000 ? Il y va de la sécurité nationale