Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, a appelé hier au respect du maillot jaune après que Chris Froome s'est plaint d'avoir été aspergé d'urine durant la 14e étape. L'ancien journaliste a accusé les médias estimant «que ce qu'on écrit ou ce qu'on dit à une influence sur les esprits les plus faibles». Décidément l'ambiance autour de la 102e édition de la Grande Boucle est devenue bien pesante depuis la démonstration de force de Chris Froome à la Pierre Saint-Martin, le 14 juillet dernier. Déjà, Richie Porte avait affirmé samedi avoir reçu un coup de la part d'un spectateur dans l'ultime ascension de la première étape pyrénéenne. C'était avant que le maillot jaune ne soit aspergé d'urine et accompagné d'un «dopé» après cinquante kilomètres entre Rodez et Mende lors de la 14e étape. «Le comportement de certains spectateurs, une minorité heureusement, est évidemment intolérable», a déclaré Christian Prudhomme avant le départ de la 15e étape à Mende, en jugeant «l'atteinte à l'intégrité du maillot jaune inacceptable». «Je condamne la stigmatisation faite autour du maillot jaune et je condamne surtout les actes qui se sont produits ces derniers jours, a insisté le directeur du Tour. Oui, il faut respecter le maillot jaune. Merci aux supporters, à l'immense majorité qui le font». Christian Prudhomme a reconnu que depuis le début de la grande histoire du Tour de France, le coureur dominateur a souvent été pris en grippe, «c'était vrai avec Jacques Anquetil, c'était vrai avec Eddy Merckx», a-t-il précisé. Les médias pointés du doigt Selon l'ancien journaliste, les commentaires diffusés dans la presse, à la télévision ou à la radio sont responsables de ces actes déplacés envers le maillot jaune et son équipe. «Il y a forcément une corrélation entre ce qui est dit dans les journaux, à la télévision, à la radio et ce qui se produit au bord des routes. Il y avait un décalage total jusqu'à ces dernières 48 heures entre ce qui était écrit, ce qu'on lisait partout, et la réalité des gens au bord de la route, comme toujours très sympas. Bien sûr, et c'est l'ancien journaliste qui parle, ce qu'on écrit ou ce qu'on dit a une influence sur les esprits les plus faibles qui peuvent avoir ensuite un comportement intolérable, inadmissible.» Ces derniers jours, Christopher Froome s'en est pris à Cédric Vasseur et Laurent Jalabert, consultants pour France Télévisions alors que son directeur sportif, Nicolas Portal a alerté Cyrille Guimard, consultant pour RMC Sport, sur ses propos qu'il jugeait déplacés sur la Sky.