Trouver une plage propre tout au long du littoral algérien relève d'un véritable exploit. En raison de la pollution, les plages se sont transformées en dépotoirs à ciel ouvert. La raison de tout cela réside dans le désengagement des pouvoirs publics et l'incivisme de certains citoyens indélicats qui laissent derrière eux leurs déchets. Cependant, face au laxisme des pouvoirs publics et au manque de sensibilisation des citoyens, certains estivants indélicats jettent leurs détritus sur les plages à la fin de la journée, ignorant les dangers que leur geste incivile induit. Le phénomène de la pollution des plages prend une grande ampleur et de nombreuses familles se plaignent de cet état de fait qui offre une mauvaise image de l'Algérie et de l'Algérien. A Kouali-Plage, à 3 km de Tipasa, on y découvre un volume de déchets «assez important» trônant parmi les baigneurs. Un estivant se plaint d'avoir à découvrir sur les lieux toutes sortes de débris et d'ordures, alors qu'un second, constatant l'absence de nettoyage des lieux, n'hésite par à traiter de «sales» les personnes à l'origine de cette situation. Une dame s'insurge, de son côté, de constater que des familles abandonnent tous leurs déchets sur place, (reliefs de repas, sachets en plastique et débris de verre) «sans se soucier du bien et de la sécurité d'autrui, ni des conséquences que peuvent engendrer leurs actes. Certaines des personnes interrogées pointent, quant à elles, la responsabilité des services municipaux, «qui semblent avoir abandonné cette plage à elle-même». «Les responsables auraient dû y installer des poubelles, ce qui nous éviterait de ramasser chaque fois les détritus jonchant le sol alors que nous sommes venus là pour nous distraire», proteste une dame. Renvoyant dos à dos, des estivants indélicats et des municipalités peu soucieuses d'assurer correctement leurs prérogatives, un vieux baigneur appelle les uns et les autres à faire preuve à plus de civisme. La plage, un espace familial ? Amar Ghoul a indiqué que le slogan choisi durant cette saison estivale est «La plage, un espace familial». Un slogan choisi, ajoute-t-il, pour «faire évoluer les pratiques et comportements à travers les plages algériennes» par «l'ancrage d'une culture sociale et familiale, en conformité avec notre culture et nos traditions ancestrales». Mais ce mot d'ordre ultra-conservateur charrie une négation flagrante de l'individu en tant que tel et ne conçoit l'homme et la femme dans une logique familiale. Cette posture idéologique ne peut que compromettre toute relance du tourisme dans notre pays. Rappelons, par ailleurs, que les autorités ont fait machine arrière en ce concerne la gestion des plages. Après avoir annoncé, dans un premier temps, que les concessions accordées à certains jeunes allaient être annulées, et que désormais, il appartenait aux wilayas de gérer directement ces plages, tout ceci est dans le but d'assurer la gratuité des lieux aux citoyens. 150 000 policiers pour la sécurisation des estivants «150 000 policiers de différents grades vont assurer la sécurité des estivants à travers tout le territoire national», selon les déclarations du directeur de la sécurité publique à la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Aïssa Naïli. Cette année, 77 plages sont surveillées à travers 71 postes de police mobilisant 1 200 agents de police uniquement sur 14 wilayas côtières. En 2014, les services de police chargés de la surveillance des plages ont enregistré 728 infractions dont 165 concernant les agressions sur des personnes et 140 concernant des atteintes aux biens, ce qui a conduit à 405 arrestations et 242 poursuites judiciaires. Selon Naïli, la police va aussi mettre l'accent sur la surveillance des marchés et la lutte contre le commerce informel tout en veillant à l'application des mesures instaurant la gratuité des plages. Augmentation du nombre de noyades cette année En juillet dernier, à la plage de Sidi Fredj, un jeune maître-nageur a trouvé la mort par noyade après avoir volé au secours d'un baigneur indélicat qui s'est aventuré dans une mer houleuse, ignorant le danger qui le menaçait. Le jeune maître-nageur, âgé de 26 ans, a payé le prix de l'imprudence d'un citoyen inconscient qui, en dépit du drapeau rouge interdisant la nage, n'a pas hésité à risquer sa vie. Ce drame n'est pas le seul, puisque depuis le début de la saison estivale, les services de la Protection civile ont recensé plus de 100 morts. Il ne se passe pas un jour sans que les services de sécurité n'annoncent une nouvelle victime. Le dernier cas en date est celui d'un jeune homme noyé, à Skikda. Le corps d'un autre jeune, âgé de 22 ans, n'a été repêché que deux jours après sa disparition en mer. Le corps de la malheureuse victime, originaire de Sidi Aoun (Oued Souf), a été retrouvé au niveau de la plage de Benzuite située dans la commune de Kerkra (Collo). Face à l'augmentation du nombre de noyades cette année par rapport à l'année dernière, Nassim Bernaoui, lieutenant de la Protection civile, impute cela à l'irresponsabilité de certains estivants qui, par inconscience, violent les consignes de sécurité et partent nager dans des plages interdites à la baignade. Enfin, à noter que les membres de la communauté nationale à l'étranger peuvent utiliser un passeport autre qu'algérien pour entrer sur le territoire national sans visa, à condition de disposer d'un document prouvant leur nationalité algérienne, et ce, jusqu'au 15 septembre de l'année en cours.