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Ce qu'il faut en retenir
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 12 - 2015

L'Etat poursuit sa démarche de soutien aux investissements publics et de politique sociale.
C'est ce qui ressort du projet de loi de finances pour 2016 qui a été adopté par le Conseil des ministres réuni ce mardi. Cet engagement est confirmé malgré la baisse des prix pétroliers (diminution de près de 50% des revenus tirés des hydrocarbures). L'année prochaine, l'Algérie consacrera près de 40% de ses dépenses à l'investissement public et plus de 20% de son budget au développement humain et au bien-être des ménages. Les transferts sociaux connaissent une forte hausse. Elles évolueront de 7,5% pour atteindre 23% du budget de l'Etat de 2016 avec 477 milliards de DA pour le soutien à l'habitat, 446 milliards DA pour le soutien aux familles et 316,5 milliards de DA pour le soutien à la santé publique. A ces subventions budgétisées s'ajoutent quelques 1 500 milliards de DA de subventions indirectes qui seront notamment consacrées à payer le différentiel entre les prix réels et les prix de cession des carburants et du gaz naturel en 2016. Constance et prudence dans les dépenses publiques Ceci, au moment où les recettes budgétaires sont appelées à perdre 4% de leur enveloppe financière par rapport à 2015 dans le sillage de la baisse de près de 50% des revenus tirés des hydrocarbures, et une baisse de 9% des dépenses budgétaires, le projet de loi de finances de 2016 (PLF 2016), approuvé mardi par le Conseil des ministres, prévoit une hausse importante des transferts sociaux. En contrepartie, le PLF 2016 comporte des revalorisations de taxes, notamment sur les carburants, la téléphonie mobile et les produits de luxe importés. Constance dans les dépenses sociales et des investissements publics mais, cette fois, avec prudence : le projet de texte «traduit la volonté des pouvoirs publics de faire preuve de prudence face à la crise du marché mondial des hydrocarbures mais aussi de constance en matière de justice sociale et de solidarité nationale, ainsi que de détermination dans la poursuite du développement national», a affirmé le président Bouteflika lors de son intervention au Conseil des ministres. C'est dans ce sens que le président Bouteflika a considéré que les pouvoirs publics doivent expliquer davantage à la population non seulement «la gravité de la conjoncture financière» que traverse l'Algérie à l'instar des autres pays producteurs d'hydrocarbures, mais aussi du «caractère unique au monde» des dépenses publiques d'investissement et des transferts sociaux mobilisés par l'Etat. Recours inévitable aux hydrocarbures Notre pays compte sur une augmentation de la production nationale d'hydrocarbures qui sera portée à 195 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2015 ce qui permettra d'augmenter les exportations de gaz et de pétrole de 4,1% sur cette année, selon les indications données par le ministre de l'Energie, Salah Khebri, lors de la réunion du Conseil des ministres. En parallèle, des efforts doivent être faits par le gouvernement pour «promouvoir» rapidement les énergies renouvelables, sur la base du programme adopté en 2011 et actualisé en mai dernier, et pour œuvrer à la réduction de «la croissance excessive» de la consommation intérieure des produits énergétiques qui a quasiment doublé entre 2000 et 2014 pour atteindre 51 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), et, à ce rythme, a fait remarquer le président Bouteflika, elle «réduirait fortement les capacités disponibles à l'exportation, et alourdirait la facture des carburants importés». La part des investisseurs dans l'effort pour la croissance et l'emploi De leur côté, les investisseurs sont appelés à s'impliquer davantage dans la croissance et l'emploi. Dans ce sens, le Conseil des ministres a avalisé l'avant-projet de loi sur l'investissement qui initie de nouvelles facilitations notamment en faveur de l'investissement étranger et en partenariat. Ce texte abroge certaines dispositions en vigueur comme l'annulation de la disposition exigeant des bilans excédentaires en devises pour les investisseurs étrangers, celle soumettant les investissements étrangers réalisés avant 2009, à la règle de la majorité nationale (51/49%) en cas de changement du registre de commerce ainsi que l'obligation de financement local de l'apport de l'investisseur étranger. L'assouplissement dans l'exercice par l'Etat de son droit de préemption en cas de cession à l'étranger par un investisseur de ses actions dans un projet localisé ainsi que la canalisation des soutiens publics à l'investissement vers un nouveau palier de transparence et d'efficacité des intervenants et vers la satisfaction des besoins réels de l'économie nationale sont les deux autres réformes principales introduites par le texte. Dans le même sens, pour promouvoir la production nationale et inverser le mouvement de désindustrialisation qui pèse sur l'économie, ce texte instaure des mesures en faveur de la production locale, notamment dans les industries sidérurgiques et informatiques et en faveur de l'investissement dans le secteur des mines et des industries émergentes et l'investissement étranger en partenariat. A partir des efforts de soutien apportés par ce nouveau texte ainsi que par les dispositions déjà introduites par les lois de finances précédentes et le PLF 2016 dans l'acte d'investissement, les investisseurs locaux devraient apporter la contrepartie pour la création de richesse et d'emplois. Le maintien du soutien étatique à l'investissement, qui a atteint, selon le Président, des seuils «sans comparaison» en matière fiscale et foncière, ainsi qu'en matière d'allègement des charges sur le crédit et sur l'emploi, exige un retour en production de biens et de services. Les efforts déployés en termes de soutien à l'investissement exigent une relation «gagnant-gagnant» entre l'Etat et les agents économiques, a soutenu le président Bouteflika qui a souhaité que la prochaine réunion de la tripartite devrait constituer «un sursaut à la hauteur de la conjoncture et des enjeux nationaux». Révision de l'Accord d'association avec l'Union européenne La conjoncture difficile que traverse l'Algérie, tout comme les autres pays exportateurs d'hydrocarbures et vulnérables à la baisse de leurs prix sur le marché international, se répercute également sur les échanges internationaux, notamment avec l'Union européenne. C'est ainsi que l'Algérie considère nécessaire de procéder à l'évaluation du volet économique et commercial l'accord d'association avec l'Union européenne, conjointement avec l'UE conformément aux dispositions de l'accord, entré en vigueur le 1er septembre 2005, d'autant que le doublement de nos importations à partir de l'espace européen n'a pas été accompagné de la hausse attendue dans les investissements européens en Algérie. On rappelle que lors de la récente visite en Algérie de la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, la partie européenne a officiellement notifié son accord à la demande algérienne, ouvrant ainsi la voie aux discussions pour adapter les échanges économiques et commerciaux entre les deux parties, aux termes de l'accord d'association basé sur la réciprocité des intérêts et sur les avantages mutuellement partagés.

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