Le 20e Sila vient de fermer ses portes sur un engouement exceptionnel. Une affluence nombreuse selon les personnes présentes qui, à coup sûr, va dépasser largement le nombre de visiteurs de la précédente édition. En dépit de certaines déclarations des personnes interviewées concernant le prix du livre qui demeure dans certains cas au-dessus des possibilités du citoyen moyen, cela n'a pas empêché les visiteurs d'acheter selon leurs sources les ouvrages et dicos nécessaires. Cela dit, s'il y a une leçon à retenir de ce constat, c'est que le lecteur algérien demeure avide de lecture et ce, en sus des nouvelles technologies de l'information, qui lui offrent une panoplie de documents à même de satisfaire sa curiosité. Dans ce sens, cet engouement demeure également un indicateur culturel qui nécessite une nouvelle approche dans le cadre du fondement d'un système culturel. Le livre étant un produit culturel porteur de notre propre identité, individuelle et collective, la politique du livre, et par extrapolation culturelle dans divers domaines, doit être conçue dans un système déterminant le profil de l'Algérien cultivé au même titre que le système éducatif et ses finalités, le secteur de la culture sait pertinemment que la société algérienne ne peut vivre en marge du bain culturel, raison pour laquelle ce système devrait notamment exprimer un choix de société, celui de mettre de l'avant un projet collectif qui constitue une option prioritaire pour tous, et qui doit retenir l'attention non seulement du gouvernement, mais également des dirigeants, des professionnels tous secteurs confondus. Dans ce sens, un premier pas a été déjà engagé avec l'accord signé récemment entre les ministres de la Culture et de l'Education, afin de promouvoir et doter l'école d'outils culturels nouveaux et complémentaires au domaine cognitif. Cette nouvelle politique intersectorielle demeure, bien évidemment, indispensable dans la mesure où elle pourrait également contribuer à «modeler» le citoyen de demain. Un citoyen respectueux des règles et valeurs sociales, utiles à la société, ne souffrant d'aucun vide et loin de toutes les tares et fléaux observés. Combattre la criminalité, c'est d'abord la prévenir en mettant un terme à l'ignorance. Il en est de même pour ce qui est de la prévention en matière de sécurité routière pour d'autres fléaux rongeant notre société.
