Le chef de la diplomatie américaine John Kerry, et ses homologues français, allemand, britannique et italien se réuniront dimanche à Paris pour faire le point sur la Syrie avant la reprise des pourparlers de paix à Genève, a annoncé hier le ministre français, Jean-Marc Ayrault. Les cinq ministres vont examiner la solidité de la trêve en vigueur depuis le 27 février et "si tout avance comme nous le souhaitons (...) encourager l'opposition à revenir à la table des négociations", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères à quelques journalistes à l'occasion d'un déplacement au Caire. Les Européens vont aussi demander aux Américains, promoteurs avec les Russes de l'accord de trêve, à "être associés étroitement au contrôle de l'efficacité du cessez-le-feu en Syrie", a ajouté Jean-Marc Ayrault. Ils entendent s'assurer que les frappes russes qui se poursuivent visent bien uniquement les groupes jihadistes Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) et Etat islamique (EI) et non l'opposition plus modérée. "Nous devons rester vigilants", a souligné M. Ayrault. Le gouvernement syrien a annoncé sa venue à Genève pour des négociations de paix prévues le 14 mars selon Damas. L'opposition, qui juge prioritaire la mise en place d'une autorité de transition sans rôle pour le président Bachar al-Assad, n'a pas encore tranché sur sa présence à ces pourparlers. John Kerry, Jean-Marc Ayrault, Frank-Walter Steinmeier, Philip Hammond et Paolo Gentiloni ainsi que la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini discuteront également de la situation en Libye, au Yémen et en Ukraine, a précisé le ministre français. En Libye, pays en proie au chaos et à la poussée de l'EI, les Européens poussent à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale reconnu par tous et menacent de sanctions les chefs de clans les plus radicaux qui s'opposent à ce processus. "On a identifié un certain nombre de "spoilers" (responsables libyens freinant le processus de réconciliation nationale) et on veut leur envoyer un signal très clair, le plus tôt possible", a-t-on souligné de source diplomatique française. Des roquettes tirées de Syrie explosent en Turquie, deux morts Deux personnes, dont un petit garçon, ont été tuées et deux autres blessées mardi à Kilis, ville turque proche de la frontière, dans l'explosion de huit roquettes tirées du territoire syrien, ont rapporté le maire de la localité et des sources proches des services de sécurité turcs. Le maire, Hasan Kara, a dit à Reuters penser qu'il s'agissait d'une attaque délibérée, provenant d'un secteur de Syrie sous le contrôle des djihadistes de l'organisation de l'Etat islamique (EI). A Izmir où il rencontrait son homologue grec Alexis Tsipras, le chef du gouvernement turc, Ahmet Davutoglu, a lui aussi accusé le groupe EI d'être responsable des tirs de roquette, lesquels montrent, selon lui, à quel point la trêve est fragile en Syrie. Une roquette est tombée dans un secteur proche d'un hôpital et d'autres dans un quartier d'habitation près d'un lycée. L'armée turque a riposté à ces tirs, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Les établissements scolaires de Kilis ont été fermés après ces tirs mais le calme régnait dans la ville, a indiqué le maire. Les roquettes - peut-être jusqu'à huit, selon le maire de Kilis cité par la chaîne CNN-Türk - sont tombées sur un quartier d'habitation, à proximité d'un lycée de cette ville proche de la frontière syrienne, ajoutait-on. L'armée turque a riposté à ces tirs, qui provenaient d'une zone de Syrie contrôlée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), a rapporté de son côté la chaîne de télévision turque NTV.