Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a plaidé jeudi à New York pour un partenariat mondial équilibré qui doit être orienté au bénéfice des pays en développement. «L'Algérie s'est réjouie de voir l'agenda 2030 sur les ODD relancer le débat sur la mise en place d'un partenariat mondial revitalisé pour le développement» , a déclare le ministre au cours d'un débat de haut niveau de l'assemblée générale de l'ONU sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) Il a soutenu que cet objectif ambitieux «se doit d'être équilibré et orienté au bénéfice des pays en développement». En expliquant la vision de l'Algérie de ce partenariat projeté, le ministre a indiqué qu'il ne pouvait se concevoir «qu'à travers une réforme de la gouvernance économique mondiale pour permettre aux pays en développement de participer au processus de prise de décision et de créer les conditions qui favorisent le droit au développement». Bien qu'il s'inscrive dans le prolongement des OMD (les objectifs du millénaire pour le développement), le programme des ODD est un plan d'action ambitieux qui vise à transformer le monde à l'horizon 2030, a-t-il relevé. Ce programme a le mérite d'avoir réussi à mobiliser la communauté internationale autour de la problématique de la lutte contre la pauvreté, a enchaîné le ministre, en soulignant la participation active et créative» de l'Algérie dans le processus d'élaboration de cet agenda. M. Lamamra a ajouté que l'Algérie compte persévérer dans son action pour la réalisation des 17 ODD comme cela a été le cas pour les OMD dans lesquels elle a réalisé des avancées remarquables reflétées par l'atteinte quasi-totale de tous ces objectifs. «Ces objectifs sont devenus, au fil du temps, un cadre directeur du développement national qui est tendu vers la réalisation du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika», a-t-il souligné Au titre de son action à l'international, l'Algérie compte poursuivre ses efforts de solidarité aussi bien dans le cadre du Nepad qu'au titre de sa politique de coopération sud-sud. Dans cette perspective, l'Algérie continuera à apporter son aide et assistance aux pays pauvres et à ceux les moins avancés, notamment les pays africains où les dangers de la faim, de la sécheresse et de la malnutrition continuent de peser sur la vie des populations, a-t-il dit. Le ministre a lancé un appel aux pays développés pour honorer leurs engagements internationaux en matière d'aide publique au développement afin de permettre aux pays nécessiteux, ne disposant pas de financement nécessaires, de parvenir à réaliser les Objectifs du développement durable. «L'esprit de solidarité et d'entraide se doit de primer à l'échelle régionale et internationale pour que l'ambition de transformer positivement le monde soit à notre portée à l'horizon 2030», dans cette optique, Ramtane Lamamra n'a pas manqué de souligner le rôle prépondérant de l'Algérie dans les diverses médiations entre les parties en confit en Afrique pour consolider une architecture de paix dans le continent. La paix est un gage d'essor économique S'exprimant au cours d'une table ronde sur la paix et la sécurité en Afrique, organisée à l'occasion de la tenue d'un forum de haut niveau sur le continent, M. Lamamra a souligné que le panel des sages de l'Union africaine a réussi à contenir des situations de crise qui allaient se transformer en conflits ouverts. La médiation comme action préventive et instrument traditionnel de gestion des conflits en Afrique tend à se développer dans tout le continent grâce au réseau des sages que l'UA a lancé, a-t-il ajouté au cours de ce forum organisé par la Suède, et le Bureau du conseiller spécial pour l'Afrique au niveau des Nations unies. «L'Afrique est un continent qui bouge et qui assume ses responsabilités», a indiqué le ministre qui a relevé toutefois la nécessité de faire une évaluation des actions de prévention des conflits du continent. Certains instruments de l'architecture de la paix et de la sécurité doivent être perfectionnés, selon lui. Dans son intervention au cours de cette table ronde, le ministre est revenu sur le soutien apporté par l'ONU à l'ossature de paix en Afrique qui a bénéficié du financement des Nations unies. Deux tiers des budgets alloués par l'ONU aux opérations de maintien de la paix sont destinés à l'Afrique, a noté le ministre qui a tenu à préciser que ces financements ne signifient pas que l'Afrique n'avait pas pris en charge ses impératifs de sécurité. L'ONU a également aidé l'Afrique à former les effectifs chargés de la conduite des opérations politico-militaires très complexes dans les cas des conflits ouverts. Résumant les actions de l'Union africaine en matière de paix, M. Lamamra a indiqué que l'objectif était de parvenir à faire taire les armes d'ici à 2020, conformément à la déclaration solennelle des chefs d'Etat africains lors du cinquantenaire de la création de l'Union africaine.