Le pays passe d'une phase d'investissement à grande échelle à une phase de financement de l'économie de façon efficiente. Nous passons d'une vision macroéconomique vers une vision microéconomique et dans cette nouvelle vision, les banques sont en première ligne», a indiqué le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, hier. Lors de la conférence annuelle de l'Association régionale des banques agricoles pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord (Nenaraca), le premier responsable du secteur a expliqué, dans une déclaration rapportée par l'APS, que les banques sont en première ligne dans la nouvelle approche économique du pays basée sur une gestion efficiente des financements, soulignant que «l'Algérie finira l'année avec un taux de croissance autour des 4% et nous projetons d'atteindre un taux de 7% vers l'année 2018 et pour ce faire, les mécanismes de financement sont très importants». S'agissant du thème de la rencontre à savoir le recouvrement des crédits agricoles, M. Benkhalfa a estimé que l'adoption d'instruments de recouvrement efficaces était une nécessité pour permettre aux banques d'accorder de nouveaux crédits et donc de soutenir l'économie de leurs pays respectifs. A ce propos, dans un autre contexte, les conférenciers ont évoqué la question des troubles politiques que connaissent certains pays membres de l'association, notamment de la Libye, l'Irak et la Syrie. Selon le secrétaire général de l'association, Mohamed Rechrache Mustapha Khadar, «la conjoncture de révolte et de guerre dans laquelle sont plongés certains pays arabes représente un sérieux obstacle face aux banques en matière de recouvrement et beaucoup d'entre elles sont actuellement en réel danger». Sur un autre volet, le PDG de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), Boualem Djebbar, a révélé lors de son intervention que, depuis sa création en 1982, la banque a accordé des crédits d'un montant de 13 milliards de dollars environ au profit de clients dont 85% exercent dans le secteur agricole. Il a tenu à préciser que la BADR accompagne les exploitants agricoles, mais également les opérateurs spécialisés dans l'industrie agroalimentaire et la fabrication d'équipements mécaniques destinés au secteur agricole. «Les choses sont aujourd'hui plus claires, car nous pouvons identifier les parcelles de terrains et les propriétaires», explique M. Djebbar qui signale que la nouvelle loi permet de mettre en hypothèque les terres relevant du régime des concessions agricoles. Pour sa part, le PDG adjoint de la BADR, Sidali Benyamina, a révélé que la banque qui dispose de 300 agences au niveau du territoire national a accordé au cours des trois dernières années un total de 4 000 crédits à l'investissement et plus de 50 000 micro-crédits.