Des coupures sans préavis du fournisseur internet sont de plus en plus courantes, nonobstant le black-out total de la semaine dernière voulu par les autorités dans le but d'éviter que des fuites des sujets du bac ne perturbent les examens. Il n'est pas rare que des entreprises et non des moindres en relation permanente avec le public s'excusent de ne pouvoir servir leurs clientèles, faute d'accès au réseau, il en est de même pour les abonnés à l'ADSL qui subissent non seulement des coupures répétitives, mais aussi de brèves déconnexions, et ce, quotidiennement, comme si les équipements du réseau étaient obsolètes au point d'être réformés. Bien entendu, l'ensemble de ces services mal faits est facturé à l'avance par le fournisseur d'accès à internet Djaweb qui est le fruit de la fusion de trois fournisseurs d'accès, filiales d'Algérie Télécom. Les clients sont tenus de payer les abonnements à l'avance. En cas de coupures momentanées ou prolongées, parfois durant plusieurs jours, le service dépannage met une éternité pour rétablir la liaison. Les clients en cas de privation du service ADSL ne sont jamais remboursés. A titre indicatif, les dernières coupures pour sécuriser les sujets du bac auraient coûté la bagatelle de plus de 300 millions de dollars à l'économie algérienne. Cette révélation est l'œuvre d'un expert en économie retransmise sur la Chaîne I. A en croire ce professionnel en économie spécialisé dans les technologies de l'information et de la communication, Youcef Grar, ex- chef de cabinet au ministère de la Poste et des TIC, «les opérateurs de téléphonie mobile encaisseront des pertes qui se chiffreront à au moins 100 millions de dinars par jour de coupure, mais ne soufflent mot sur les pertes subies par les clients que sont les banques, les entreprises ayant une passerelle sur l'import-export, les commerçants, les PME-PMI, la poste et surtout les particuliers». L'ensemble de cette fidèle clientèle a déposé des gages sonnants et trébuchants pour avoir droit à un service non rendu. Il est souvent invoqué par les agents préposés aux guichets que la société est en train de moderniser les réseaux, dans le but de fournir un bien meilleur service, grâce à l'installation de la fibre optique capable d'assurer une fluidité de la connexion vers tous les sites. La législation ne dit mot sur ces inconvénients. Il est temps que le Parlement propose des textes obligeant les opérateurs à respecter scrupuleusement le cahier des charges, autrement, ils devront rembourser les utilisateurs lésés par le blocage ou la faiblesse du débit.