Depuis le début du mois de juillet, le ministère de la Santé mène une large campagne de sensibilisation sur la santé de proximité. Le premier responsable du secteur de la santé, Abdelmalek Boudiaf, qui a procédé, hier à Sétif, au lancement de la journée : Portes ouvertes sur les services de santé de proximité, a indiqué que «cette campagne de sensibilisation vise à atténuer un phénomène de société préjudiciable au fonctionnement des grands centres hospitaliers, à savoir le réflexe généralisé chez les citoyens de s'adresser directement aux hôpitaux pour le moindre petit malaise, et désertant les structures sanitaires de proximité (polycliniques et dispensaires) qui sont de plus en plus dotées des moyens matériels et humains adéquats et en mesure de répondre aux besoins». «Croyant déraisonnablement à une meilleure prise en charge au niveau des hôpitaux, les citoyens s'y orientent instinctivement en masse, et c'est plutôt l'inverse qui s'y produit naturellement, vu que le personnel des hôpitaux se trouve nécessairement dépassé, et face à des services à offrir ne relevant pas de ses priorités», a-t-il ajouté. Toutefois, il a rappelé que les services des urgences des établissements hospitaliers sont réservés, comme leur nom l'indique, aux véritables urgences et ne doivent en aucun cas devenir des centres de consultation à froid ou de prise en charge de soins infirmiers pouvant être assurés dans des structures de proximité. Selon le ministre de la Santé, «80% des consultations assurées par ces services ne sont pas des urgences nécessitant une prise en charge hospitalière et peuvent être assurées et prises en charge au niveau des polycliniques qui assurent tout un service continu». Pour rappel, le ministre de la Santé a ainsi placé dans sa ligne de mire la santé de proximité. Un outil permettant de soulager les urgences hospitalières. Depuis deux ans, le ministre de la Santé a multiplié l'ouverture de nouvelles polycliniques notamment celles fonctionnant en H24. Elles sont actuellement 652 structures de soins de proximité fonctionnant 24h/24 à exercer sur le territoire national. Et pour rétablir la confiance entre les patients et ces structures, M. Boudiaf a décidé de l'externalisation de plusieurs spécialités médicales notamment la cardiologie, l'ophtalmologie, la pédiatrie, l'orthopédie et la médecine interne. Plus de 13 000 services spécialisés sont actuellement ouverts dans le cadre de l'externalisation de spécialités. Le département de la santé a procédé aussi, toujours dans le cadre de cette opération, à la consolidation et l'amélioration des plateaux techniques de ces structures pour être en mesure d'assurer les examens de base en matière d'imagerie médicale et de radiologie. «Lorsque nous arriverons à faire adhérer la population et à faire fonctionner de manière optimisée les structures de soins de proximité, plus de 80% des urgences hospitalières n'auront plus lieu. Ces services n'auront à prendre en charge que 20% du volume actuel des urgences», avait indiqué le conseiller et responsable de la communication au ministère de la Santé, Slim Belkessam.