La gestion des urgences médicales a toujours constitué le point noir du système de santé. Il n'y a que la loi sanitaire, qui tarde encore à arriver aux deux Chambres du Parlement, qui mettra sans doute un terme à une anarchie et un laisser-aller établi et admis depuis les années 1980. Les différentes situations de dysfonctionnement dans les services des urgences rapportées par la presse nationale ne datent pas d'aujourd'hui. La réaction du ministère de la Santé à travers un communiqué de presse rendu public hier répond plutôt à une situation conjoncturelle et rappelle que face à l'afflux que connaissent les services des urgences des principaux centres hospitaliers du pays après la rupture du jeûne et après avoir expertisé les principaux motifs de consultation, «les services des urgences des établissements hospitaliers sont réservés, comme leur nom l'indique, aux véritables urgences et ne doivent en aucun cas devenir des centres de consultation à froid ou de prise en charge de soins infirmiers pouvant être assurés dans des structures de proximité». Et de préciser que 80% des cas qui se présentent aux urgences des hôpitaux ne nécessitent pas une prise en charge hospitalière urgente et peuvent valablement être assurés et pris en charge au niveau des polycliniques qui assurent toutes un service continu. Pourvu que ces structures soient opérationnelles et que les médecins sur place aient les moyens nécessaires pour prendre en charge le nombre important de patients. Le ministère de la Santé fait savoir qu'à Alger, par exemple, il existe 84 polycliniques fonctionnant jusqu'à 20h, dont 34 polycliniques assurant la garde H24. «Ces structures de base et de proximité assurent les soins de santé de base ainsi que des consultations spécialisées. Elles sont à la disposition des citoyens pour toutes les consultations et les diagnostics de base affichés», a-t-on encore rappelé et de signaler qu'en se rendant à la polyclinique, le citoyen gagne non seulement en proximité mais fait montre d'un grand civisme envers ceux qui nécessitent réellement une prise en charge hospitalière d'urgence en n'occupant pas inutilement leur place. Enfin, le ministère de la Santé rappelle que dans le cadre des dispositions contenues dans l'avant-projet de la nouvelle loi sanitaire, il sera fait obligation de passer par un médecin généraliste référant avant une éventuelle indication hospitalière, et ce, sur la base du réseau de prise en charge intégrée de la circonscription sanitaire qui va réintroduire le concept de territoire de planification disparu depuis la suppression des secteurs sanitaires en 2007. On apprend, par ailleurs, que des inspections nocturnes dans les polycliniques sont déjà programmées par les services de Abdelmalek Boudiaf.