Et revoilà le grand Makhloufi sur scène. Aligné dans la 5e série des éliminatoires du 800 m, il redonne cet espoir qui manquait aux athlètes algériens en remportant haut la main sa première course, avec un chrono de 1'49''17. Tout comme son compatriote Yassine Hathat, troisième de sa série avec un temps de 1'46''81. Sa course a été visiblement plus rapide que celle de Makhloufi. Mais l'essentiel est la qualification. «Une double qualification algérienne qui a donné des ailes à Amine Belferar qui a validé de son côté son ticket pour les demi-finales en terminant à la troisième place de la 7e série en 1:48.40 derrière le Français Bosse Pierre Ambroise et l'Ethiopien Aman Mohamed. «Cela a été une course tactique, j'étais serein et confiant, j'ai bien géré la course. Les qualifications de Hathat et Makhloufi m'ont motivé un peu plus avant d'aborder ma série. J'ai atteint mon principal objectif. Je vais me reposer et préparer la demi-finale, je ne vous cache pas que désormais mon ambition est d'atteindre la finale, je ferai le maximum pour réaliser ce rêve d'être en finale», a déclaré Belfarar à l'issue de la course. Les demi-finales auront lieu ce dimanche à partir de 2h8 (heure algérienne) au stade olympique de Rio de Janeiro. En boxe Réda Benbaâziz (-60 kg), sur lequel les espoirs étaient accrochés pour une médaille, n'a pas réussi à essuyer le Mongole Otgondalai Dorjnyambuu ainsi que les juges qui se montrent de plus en plus sévères lorsqu'il s'agit d'un athlète Algérien. «Le Mongole n'était pas aussi offensif et encore moins efficace que le pugiliste algérien». La première finale de ces JO-2016 en athlétisme a, en effet, été phénoménale grâce à la performance titanesque... d'Almaz Ayana. La victoire de la jeune éthiopienne qui a nettement écrasé et devancé la Kényane Viviane Cheruiyot et la légende de la discipline, Tirunesh Dibaba était une belle histoire d'amour avec sa discipline. Les commentateurs des chaînes étrangères se sont intéressés un peu plus au côté dopage, lorsque celle-ci avait fait une fois le tour avant que les concurrentes n'aient bouclé leur premier tour. Faisant fi de ces commentaires, l'athlète africaine, l'Ethiopienne, championne olympique du 10 000 mètres à Pékin et Londres, pulvérise en 29 minutes, 17 secondes et 78 centièmes le record du monde de la Chinoise Wang Junxia, établi en 1993... En natation le bilan était négatif pour les représentantes du continent africain. Trois médailles d'argent seulement au compteur. «C'est le plus mauvais résultat des nageurs du continent aux Jeux olympiques, depuis 2000.» Pas loin de ce constat, les basketteuses sénégalaises et les volleyeuses camerounaises ont été tout simplement éliminées de ces jeux vendredi. L'haltérophilie chez les hommes n'est pas en reste. Le Marocain Khalid El Aabidi (-85 kg) n'a pu aller au-delà des 285 kg et le Ghanéen Christian Amoah des 283 kg. Loin de la barre du nouveau champion olympique et nouveau recordman du monde, l'Iranien Kianoush Rostami, a soulevé 396 kg... Par ailleurs, on remarquera que l'Egyptien Islam El Shehaby a, lui, suscité la polémique en refusant de serrer la main de l'Israélien Or Sasson qui l'a battu lors des 8es de finale. Les autres Africains en lice, le Congolais Deo Graci Ngokaba, le réputé Tunisien Faïcel Jaballah et le porte-drapeau burkinabé Rachid Sidibé se sont tous fait sortir dès leur premier combat. Handball, les Angolaises après leur défaite face aux Norvégiennes se sont une nouvelle fois inclinées, 28-24 face aux Brésiliennes. Il reste une possibilité d'éviter l'élimination, actuellement 4e de leur poule, elles devront absolument gagner face à l'Espagne lundi 15 août pour être assurées de se qualifier pour les quarts de finale du tournoi. En judo «dans la catégorie reine des +100 kg, l'Algérien Mohammed Amine Tayeb a remporté son premier combat en 16e de finale face au Mongol Temuulen Battulga, avant de chuter logiquement face au roi de la catégorie, et vainqueur du tournoi, le Français Teddy Riner.» En judo chez les femmes, dans la catégorie -78 kg, l'Algérienne Sonia Asselah s'est inclinée dès son premier combat face à la Chinoise Yu Song. La Tunisienne Nihel Cheikhrouhou qui avait atteint les quarts de finale a chuté par la suite face à la Française Emilie Andéol qui a remporté la médaille d'or. En voile, et à l'issue des douze régates, chez les femmes, la seule Africaine en lice, l'Algérienne Katia Belabbas ferme la course avec sa 26e place et dernière. Pas de finale pour elle, chez les hommes l'Algérien n'a pas pu faire mieux. Le Seychellois Jean-Marc Gardette arrive en 33e juste avant l'Algérien Hamza Bouras 36e et baisse le rideau de la compétition. En laser radial, à la 8e des 10 régates de qualification, la Tunisienne Ines Gmati classée occupe la 30e du classement général. L'Algérienne Imene Cherif Sahraoui est, quant à elle, à la 37e dernière. Pour elle aussi, les espoirs de rejoindre la finale sont nuls ou presque. Enfin, un expert a bien raison de parler du mental. «Nous insistons sur le terme de travail, car avoir du mental nécessite un entraînement. Certains athlètes ont des qualités intrinsèques naturelles (confiance en soi, optimisme, gestion des émotions, etc.) mais trouver l'équilibre et la constance nécessite un entraînement. Il faut muscler son cerveau comme on muscle son corps. C'est ce qui est le plus difficile pour les athlètes qui aiment pratiquer leur sport ‘physiquement' mais qui sont moins à l'aise avec des exercices de préparation mentale. Cela nécessite également du temps et l'accord des entraîneurs pour adapter leurs entraînements». Alors, la génération actuelle, à l'écoute de ce qui se passe aux JO, retiendra cette leçon, celle de faire la différence. Oui, pourquoi pas. L'Algérien ou le Maghrébin d'une manière générale peut faire ce travail de haut niveau.