Rare sont les joueurs de football qui réussissent dans leur carrière footballistique leur reconversion de joueur à entraîneur. Le technicien Abdelhakem Cheikh dit Chikho est un exemple concret qui a consacré une cinquantaine d'années au service du développement du football et de la formation des jeunes à l'échelle locale et régionale (Ouest). Son palmarès est aussi éloquent. Ce témouchenti né en printemps, l'année 1951, relate avec fierté sa carrière. Il a signé sa première licence au CRT en catégorie des minimes puis il a progressé au fil des années pour devenir un joueur de la catégorie sénior du milieu du terrain du CRT. A 17 ans, soit en 1968, il joua en sénior son premier match à Batna, opposant le CRT au Mouloudia de Batna. Dans un camp, les Témouchentois Sikki, Yahiaoui, Abdelhakem, Boulenouar and co et dans l'autre camp les Zender, Melaksou, Besbes et autres. Ça a été un match difficile et beau en spectacle pour les deux teams et il s'est terminé par un score à parité (0-0). Ensuite il a été sélectionné en équipe nationale militaire en 1970 avec laquelle il a disputé la finale de la Coupe d'Algérie militaire soldée par la victoire de l'équipe de la santé militaire (3-4) au stade de Bologhine (Alger). En 1972, il a de nouveau joué ce même titre devant la fameuse équipe de la Gendarmerie nationale. Malheureusement, il a raté le trophée par une défaite (0-2). «Ce dernier match est historique pour moi car la défaite était très amère. Nous avons joué le 5 juillet 1972 à l'occasion de l'inauguration du stade de 5-Juillet et en lever de rideau de l'autre finale USMA-Hamra Annaba. L'EN militaire en sa première édition sous la houlette du grand coach Rachid Mekhloufi était composée d'excellents joueurs pétris de qualités techniques tels que Zenir, Dahleb, Salhi, Keddou, Krokro, Bouhizeb, Belkedroussi, Annane, Zender... et autres. C'était un inoubliable souvenir», se rappela Chikho. En 1980, il livra son dernier match lors du tournoi triangulaire d'accession en nationale Une. Ainsi, le CRT champion de l'ouest a raté l'exploit face aux deux clubs bordjis Bou Arreridj et Ménaïl. Alors, il mit fin à la première tranche de sa carrière et se reconvertit en entraîneur de 3e degré. Il a réalisé plusieurs succès soldés par des accessions en divisions supérieures et des maintiens. Il a cité ses quelques clubs, CRT, SA Mohammadia, SC Mecheria et la liste s'allongeait. Selon lui, un bon entraîneur est celui qui jouit de 3 critères par ordre décroissant de valeur, la personnalité, l'autorité et la compétence. Pour faire un grand club, il faut de grands dirigeants intègres et capables comme ceux de l'équipe nationale. Peu de dirigeants cherchent des coachs expérimentés, disciplinés et vigoureux tel est le secret de la régression du niveau technique du football dans les clubs.