Le président de la 41e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco2016), Pierre Galand s'est dit vendredi «révolté et scandalisé par les manœuvres marocaines visant à déstabiliser le mouvement de libération du Sahara occidental». M. Galand a exhorté les participants à l'Eucoco, qui se tient dans la commune espagnole de Vilanova (Barcelone), à redoubler d'efforts de solidarité et à se mobiliser davantage pour contrer les manœuvres marocaines qui essayent de déstabiliser et de détourner l'attention sur la question sahraouie. Le président de ce grand rassemblement international de solidarité avec le peuple sahraoui a en outre souligné que cette année a été marquée par la visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, aux camps de réfugiés sahraouis qui avait qualifié la situation d'«inacceptable» et d'«injuste». Cette visite a été suivie d'une réaction marocaine «disproportionnée», chose jamais vue auparavant, parce que le Maroc avait expulsé le personnel de la Minurso, et cela est considéré comme une «insulte» aux institutions des Nations unies, a-t-il ajouté. D'autre part, a encore précisé M. Galand, la Cour européenne de Luxembourg devant laquelle les sahraouis ont fait valoir leur droits sur leur territoire et sur leurs ressources avait suspendu l'accord entre l'UE et le Maroc incluant le territoire sahraoui tant que le peuple sahraoui ne soit rétabli dans ses droits. Le juge avait reconnu le front Polisario comme étant apte d'ester en justice le Maroc. La Commission européenne, a-t-il ajouté, «estime que ce juge s'est trompé et a chargé d'autres juges à revoir ce jugement». La séparation des pouvoirs «existe dans nos pays et on estime qu'elle doit exister en Europe et nous espérons que ces juges seront sages et pourront confirmer le premier jugement, au cas contraire, a-t-il souligné, ce sera un grand risque et une nouvelle violation des droits d'un peuple». Au sujet des accusations portées contre le président sahraoui Brahim Ghali, le président de l'Eucoco-2016 a indiqué que dans tous les mouvements de libération dans lesquels il a contribué, il a été régulièrement «confronté à ce genre de situation où les forces occupantes, usant du droit, accusaient souvent leurs adversaires de terroristes et de fautes pénales». A ce titre, il a donné comme exemple des leaders du FLN lors de la révolution algérienne et le leader sud-africain Nelson Mandela, qui vénéré aujourd'hui, fut à une certaine époque «interdit d'entrer aux Etats unis et considéré avant les années 80 comme personne non fréquentable par plusieurs pays européens». «Dans ce cas, on essaye aussi d'accuser un leader politique dont la responsabilité est de conduire son peuple, par les moyens qu'il choisit, à l'obtention de son droit fondamental et légitime, celui de l'autodétermination, et de l'indépendance de la République arabe sahraouie démocratique», a-t-il indiqué. Par ailleurs, M. Galand a dénoncé la «complicité» de certains pays européens et notamment l'Espagne qui a une certaine époque avait signé les accords de Madrid pour se débarrasser du Sahara occidental, et là aussi, a-t-il précisé, «l'Europe est en contradiction avec ce qu'elle exige des autres en matière des droits de l'Homme et de démocratie». Le président de l'Eucoco s'est dit enfin «fier» du travail qu'accomplit le mouvement de solidarité à travers le monde et la preuve est la pétition signée par 33 milles personnes transmise aux Nations unies et dans laquelle il a été recommandé à l'ONU la mise en œuvre rapide d'un référendum d'autodétermination.