Les concertations régionales se poursuivent au Mali en vue d'une participation active, mars prochain, à la conférence d'entente nationale, une des hautes aspirations de l'ensemble des Maliens, stipulée dans les dispositions de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger. Des concertations régionales préparatoires de la conférence sont organisées à l'intérieur du pays, à Sagou, Kayes et à Koulikoro, dans le but d'informer et sensibiliser les populations, mais aussi de recenser leurs attentes, selon les médias maliens. Ces consultations régionales consistent à informer et sensibiliser les populations sur le processus et les objectifs de la conférence, mais aussi de recueillir les attentes des citoyens en vue d'une participation active à la conférence nationale. Aussi, elles (consultations régionales) doivent permettre de connaître les causes enfuis et mieux comprendre les intérêts respectifs des acteurs et leur influence sur la construction du vivre ensemble. Les acteurs régionaux doivent réfléchir et exprimer leurs opinions sur ses différentes questions pour contribuer à l'élaboration de la mise en oeuvre de la paix et de la réconciliation nationale. Un «exercice décisif» pour rattraper les retards «Un jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Mali sera posé avec la tenue au mois de mars 2017 de la conférence d'entente nationale», avait affirmé le président Ibrahim Boubacar Keïta à l'occasion du Nouvel an, indiquant parmi ses priorités l'application de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger, signé en mai-juin 2015. «Ainsi que cela est spécifié dans l'accord pour la paix et la réconciliation, cette conférence doit permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit» dans le nord du Mali, a-t-il expliqué. L'accord de paix, conclu après de longues négociations à Alger, a été signé en mai-juin 2015 par le gouvernement malien et des groupes politico-militaires. Le président Keïta a reconnu que le processus connaissait «des retards». «Ceux-ci ne sont toutefois pas le fait du gouvernement du Mali», a-t-il assuré. Avec la «conférence d'entente nationale», a précisé Ibrahim Boubacar Keïta, est «un exercice décisif pour notre devenir que sont conviés sans exclusive» les Maliens. La rencontre, sera l'occasion pour débattre des problématiques existentielles du Mali, de dégager des dynamiques consensuelles et de convenir des éléments fondamentaux constitutifs d'une charte pour la paix, l'unité et la réconciliation nationale. Un défi pour les citoyens L'avis des citoyens maliens recueilli par le journal électronique MaliActu, converge sur l'importance de cette conférence. Ils pensent que «les propositions des participants de la conférence ne seront pas automatiquement reprises, mais passeront au tamis des réunions interministérielles certainement». «Les propositions les plus sérieuses et les plus plébiscités» recevront une «réponse officielle». D'aucuns y voient «un défi pour les citoyens», car, «il va falloir bosser, construire, argumenter». «Il y aura peut être des surprises, tant sur la capacité à émettre des propositions argumentées, que dans la capacité à mobiliserà ou pas ! Les citoyens qui demandent aux politiques d'être à l'écoute, de consulter, sont maintenant au pied du mur». En somme, la conférence d'entente nationale est perçue par les Ma liens de diverses sensibilités comme une «étape incontournable, une condition sine qua non pour arriver à la paix et garantir la confiance entre les différentes composantes de la société malienne». Les Maliens, à tous les niveaux, sont convaincus que le dialogue inclusif a toujours servi de remède efficace à tous les maux qui s'imposent à eux, a-t-on souligné.