Il existe une multitude de manières de communiquer, d'informer sur n'importe quel sujet, des tas de moyens d'exprimer des idées et sûrement existe-t-il une infinité de possibilités encore à découvrir. Les supports se multiplient et de nouveaux moyens de communication apparaissent. Internet invente de nouveaux moyens de faire comprendre, des outils graphiques plus interactifs et plus didactiques. On peut aujourd'hui communiquer avec n'importe qui dans le monde partout où l'on se trouve. On pourrait penser que grâce à cette proximité les personnes sont plus proches, qu'elles sont plus à même de se comprendre. Mais la langue, le premier et le plus naturel des moyens de communiquer reste et restera le média primordial. Le seul moyen de communication qui ne souffrira jamais de la concurrence avec un autre, le seul ne pouvant pas disparaître, du moins tant qu'il reste des hommes, l'outil presque parfait pour exprimer nos pensées. Presque parfait parce que les mots ne permettent pas d'exprimer totalement toute les subtilités d'un sentiment, d'une pensée ou d'une idée. Presque parfait parce qu'il permet néanmoins de persuader, de manipuler, de tromper ou de mentir. Presque parfait parce que l'on peut s'en servir pour créer de nouveaux langages réducteurs et idéologiques pour exprimer les pires idées, faire faire les pires choses. Cette langue dont on sous-tend la possibilité a pris plusieurs noms en fonction des époques, des régimes, de l'idéologie, et de ceux qui l'ont décrite, elle est présente dans tous les pays, et ne cesse de se perfectionner. On peut, à titre d'exemple, évoquer la langue des nazis pour Victor Klemperer ; la langue de bois pour la plupart des gens ; et même la novlangue de Georges Orwell. Ces langues ont toutes des caractéristiques communes et le but inverse d'une véritable langue : au lieu de libérer la pensée, elles l'enferment. Cette langue qui tend à cloisonner et empêcher de penser, sépare les individus contrairement à la vocation première de la langue qui est l'outil même de la socialisation. Dans notre cas, débattre dans n'importe quel domaine de la vie sociale - politique, éducative, sportive culturelle ou autres - afin d'apporter des solutions, revient à éviter ces faux débats qui ne se distinguent que par leur stérilité. La crise que traverse actuellement notre football en est le parfait exemple.