Dans un entretien accordé, hier matin, à la Chaîne 3 de la Radio algérienne dont il était l'Invité de la rédaction, le directeur de la prévention et de sécurité routière à la DGSN, le commissaire divisionnaire Ahmed Naït El Hocine, a abordé la question de la recrudescence des accidents de la route chaque année durant la période du mois de Ramadhan qui se traduit par des bilans inquiétants : en 2013, les sinistres routiers ont occasionnés 400 tués, en 2014, ce nombre est passé à 416 puis grimpé à 523 en 2015. Il a souligné qu'en plus de l'important nombre de morts et de blessés qu'ils provoquent le plus souvent, les accidents de la route entraînent globalement des pertes financières s'élevant à près de 100 milliards de dinars/an, «un chiffre faramineux», commente-t-il, qui rejoint les estimations onusiennes. Le directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière fait observer que la concomitance du mois de Ramadhan avec la période estivale entraîne une augmentation du trafic de véhicules durant la nuit et il impute l'accroissement des accidents de la route à cette conjoncture et qui sont dus à beaucoup de facteurs liés à la somnolence, la fatigue qui viennent se greffer pendant ce mois et cela donne des résultats catastrophiques en termes de sécurité routière. Il met, cependant, un bémol concernant le mois de Ramadhan de l'année 2016 puisqu'il a été constaté une baisse de 22% du nombre d'accidents et de 23% du nombre des décès dus aux sinistres routiers, en raison, explique-t-il, de l'organisation d'une campagne de sensibilisation dont il annonce qu'elle sera reconduite cette année (spots radio et télévisuels) dans la mesure où elle a été institutionnalisée. Au titre de cette campagne, le ministère des Affaires religieuses a été sollicité pour consacrer un prêche unique durant la première semaine pour sensibiliser les automobilistes et modifier leur comportement. M. Naït El Hocine prévient que cette campagne va donner lieu à une intensification des contrôles au niveau des grands axes routiers durant la nuit, en particulier, et a proximité des endroits accueillant un large public. On sait que dans le cadre de cette campagne, la Protection civile a eu raison d'appeler jeudi les citoyens à faire preuve de prudence durant le mois sacré de Ramadhan, eu égard aux innombrables cas d'accidents de la route enregistrés durant cette période. Cette démarche est destinée à réduire les conséquences générées par le non-respect des consignes de sécurité dû aux effets de la fatigue, de la somnolence, concernant les accidents de la route. Les automobilistes et usagers de la route sont également appelés à faire preuve de prudence et à éviter l'empressement dont ils peuvent faire preuve avant la rupture du jeûne, parallèlement à la fatigue cumulée durant la journée et qui constituent les principales causes d'accidents au cours du mois de Ramadhan pour non-respect du code de la route et excès de vitesse. Les chauffeurs de bus, taxis et camions qui assurent les dessertes de longues distances, sont notamment interpellés dans ce contexte. La Protection civile a ainsi anticipé sur la période de Ramadhan qui n'échappe pas à la règle cette année. Selon le dernier communiqué de la Protection civile, diffusé samedi, 13 personnes sont décédées et 37 autres ont été blessées dans 11 accidents de la route enregistrés dans plusieurs wilayas du pays du 25 au 27 mai, alors que le mois de Ramadhan venait juste de commencer. A propos de l'autoroute Est-Ouest de l'Algérie qui enregistre le plus grand nombre d'accidents, avec son lot de victimes, (942 morts durant l'année 2016), il répond que cette situation est due au trafic incessant qui s'y déroule, de jour comme de nuit, mais également aux excès de vitesse qui y sont chaque fois observés. Il annonce de nouvelles mesures notamment concernant les implantations de radars. Il fait savoir par ailleurs que toutes les dispositions de la loi concernant les infractions au code de la route sont liées au permis à point qui sera mis en œuvre définitivement à la fin 2017.