Le Secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a estimé, vendredi, que le coup d'épée dans l'eau de l'élection législative et la cacophonie qui a suivi la formation du gouvernement Tebboune paralysent l'action d'un pouvoir déjà rongé par la politique du statuquo. «C'est un gouvernement affaibli et qui hérite d'un bilan économique et social catastrophique qui doit affronter une crise multiforme», note-t-il dans un communiqué rendu public à l'issue de sa réunion. L'annulation de nombreux projets de développements ou d'infrastructures comme les hôpitaux ou les établissements de formation conjuguée au gel des salaires, l'inflation et une dévaluation importante de la monnaie nationale annihilent, fait observer le RCD, toute chance d'une période de grâce. «Les conflits sociaux et les protestations citoyennes s'amplifient pendant que le gouvernement se mure dans le silence», poursuit le Secrétariat national du parti de Mohcine Bellabes. Le RCD met en avant l'implication de la société civile pour défendre l'investissement privé productif. «La mobilisation contre les entraves bureaucratiques opposées à l'essor du groupe Cevital dans la wilaya de Bejaia doit être prise pour ce qu'elle est, un signe de vitalité contre la marginalisation économique de la région», le parti qui se félicite de l'implication des militants et des élus du RCD pour exiger des pouvoirs publics l'application de la réglementation et l'encouragement de l'investissement. Evoquant les conflits sociaux, le RCD, ajoute le communiqué, constate que l'austérité imposée par le pouvoir est exclusivement supportée par le monde du travail, les jeunes et les petites entreprises, voire les entreprises familiales. «La conduite d'une politique de redressement national implique le dialogue le plus large avec les représentants de ces catégories sociales à commencer par les syndicats autonomes», estime le RCD. Tout en assurant de sa solidarité l'ensemble de ces forces vives et en mettant en garde contre la poursuite de la politique de marginalisation, le RCD dénonce, a-t-on poursuivi, les pressions exercées contre les syndicats autonomes et les procédures judiciaires à leur encontre. « L'avant-projet du code du travail doit être soumis à la concertation la plus large», suggère-t-il. S'exprimant sur la formation du nouveau gouvernement Tebboune, le RCD estime que l'affaire Benagoun est révélatrice, une fois de plus, d'un dysfonctionnement grave au plus haut sommet de l'Etat. «Le silence observé par le premier ministre, accrédite la thèse que ce dernier est déjà prisonnier de luttes d'intérêts opaques», relève-t-il encore. Sur un autre registre, Le Secrétariat national du parti a salué la mobilisation pacifique dans le Rif marocain pour «la liberté, la dignité et la justice sociale» et a condamné la répression opposée à ces revendications citoyennes légitimes. «Le RCD appelle à la prise de mesures d'apaisement et au dialogue ». Dans notre région et, notamment en Algérie et au Maroc, l'obstacle au développement est, selon le RCD, le maintien de pouvoirs autocrates par l'exclusion des citoyens de la gestion des affaires de la cité et la promotion de la politique de division en tant que méthode de gouvernance à tous les niveaux. «Une politique qui s'appuie sur la terreur ne peut qu'engendrer le chaos», a-t-il conclu.