Le Parlement européen a adopté mercredi à une large majorité le rapport sur les recommandations de l'institution au Conseil en prévision de la 72e session de l'Assemblée générale des Nations unies, dans lequel il a réitéré son attachement à la pleine mise en oeuvre de la décision de la Cour européenne de justice rendue en décembre dernier sur le Sahara occidental. Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg (France), a réaffirmé sa détermination à «mettre à exécution» l'arrêt de la Cour de justice de l'UE (CJUE) qui a conclu le 21 décembre 2016 que les accords d'association et de libéralisation entre l'UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental. L'institution européenne a maintenu sa position sur la nécessité de se conformer à la décision de la Cour européenne de justice en dépit des pressions exercées par le Maroc sur les eurodéputés et la Commission européenne pour infléchir leur position concernant le Sahara occidental. Selon une source diplomatique, le Maroc a dépêché des parlementaires d'origine sahraouie qui ont assiégé les couloirs de l'hémicycle pour «prêcher la bonne parole» et semer le doute et la confusion dans l'esprit des parlementaires européens afin de s'assurer de leur soutien à son entreprise illégale d'annexion du territoire du Sahara occidental et d'exploitation de ses ressources naturelles, ou du moins de leur silence. En parallèle avec cette démarche «agressive et insistante», le représentant du Maroc auprès de l'UE a tenté, en vain, de mener une «opération de charme» auprès des membres de l'intergroupe sur le Sahara occidental au Parlement européen, une opération destinée à «diviser le groupe et à retourner ses membres contre le Front Polisario». La réaction de l'intergroupe au plaidoyer «pathétique» de l'ambassadeur du Maroc qui s'est fait invité grâce à la complicité d'un eurodéputé portugais, a été «cinglante» et «sans appel», a fait savoir la même source. «Pour marquer leur total soutien à la cause sahraouie, plusieurs participants à la réunion, ont exhibé le drapeau sahraoui et des T-shirts sur lesquels était marqué leur soutien aux prisonniers sahraouis injustement détenus dans le cadre du procès de Gdeim Izik», a-t-on encore ajouté. Relevant le statut séparé et distinct garanti au territoire du Sahara occidental par la charte des Nations unies, la CJUE a soutenu dans son arrêt de décembre dernier qu' «il est exclu de considérer que l'expression territoire du Royaume du Maroc, qui définit le champ territorial des accords d'association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire». La CJUE qui a jugé que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts, relevant de souverainetés distinctes, a souligné également dans son arrêt qu' «il ne peut y avoir aucune exploitation économique au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui».