L'avocat Serge Pautot, ancien coopérant et instituteur en Algérie, a estimé que l'indépendance de l'Algérie, acquise au prix du sang, fut assortie des Accords d'Evian en 1962 en vue d'une coopération entre les deux pays, économique, politique, culturelle, et financière. «La France est toujours soucieuse de rester le premier partenaire de l'Algérie sur le plan économique», a souligné le diplômé de droit et d'économie des pays d'Afrique, avocat du Barreau de Marseille. S'exprimant dans une interview accordée au site de l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), un Think Tank français travaillant sur les thématiques géopolitiques et stratégiques, Me Pautot a indiqué que la colonisation constitua un système, inégalitaire, qui ne pouvait aboutir, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qu'à une lutte pour l'indépendance. « La colonisation (...) fut réalisée au prix de combats difficiles et meurtriers », a-t-il rappelé relevant que la longue histoire entre la France et l'Algérie est riche et ne fut pas un long fleuve tranquille. L'auteur de l'ouvrage "France-Algérie : du côté des deux rives" (L'Harmattan, 2017), a affirmé que la France est toujours soucieuse de rester le premier partenaire de l'Algérie sur le plan économique. La France, a-t-il indiqué encore, est toujours soucieuse de rester le premier partenaire de l'Algérie sur le plan économique, ainsi que vient de le rappeler le président Emmanuel Macron. « La relation passionnelle/frictionnelle qui lie les deux pays l'est également sur le plan de la coopération militaire, sécuritaire et défense dans le Sahel, même si celle-ci est aujourd'hui forte", a-t-il dit. Serge Pautot, fondateur du site legisport (www.legisport.com), a, en outre, indiqué que le football, sport le plus populaire d'Algérie, a eu de grands champions, citant Rachid Mekhloufi et Rabah Madjer, non sans rappeler l'épopée de l'équipe du Front de libération nationale (FLN). « Les joueurs Algériens ont quitté les clubs français, dans lesquels ils évoluaient, pour constituer l'équipe de la Révolution », a fait observer l'avocat. Aujourd'hui, a-t-il indiqué, des footballeurs algériens sont en Ligue 1 même si l'Algérie n'est pas le pays le plus représenté dans nos championnats et nous sommes, comme beaucoup, favorables à la libre circulation des joueurs. « La jeunesse issue de l'immigration trouve dans le sport un moyen de promotion sociale et d'affirmation de soi en gagnant », a-t-il relevé. Me Pautot a, à cet effet, invité les deux fédérations de football à organiser un nouveau match amical entre les deux équipes nationales. « Je souhaite que les deux fédérations de football française et algérienne organisent un nouveau match amical entre les deux équipes nationales », a indiqué l'avocat qui dit devoir, beaucoup, à l'Algérie. Evoquant l'islam en France, l'ancien coopérant et instituteur en Algérie a observé que la France a toujours du mal à assumer son héritage colonial. « Avec l'arrivée d'une immigration massive au cours des trente-quarante dernières années, l'islam est devenu la deuxième religion dans notre pays. Nos gouvernants se sont privés d'une véritable réflexion sur leur conception de la pratique religieuse et de la laïcité », a-t-il indiqué encore. Pour cet avocat, les enjeux culturels et cultuels de la société française nécessitent des solutions concrètes qui ne soient pas le calque de l'Eglise catholique mais qui ne soient pas non plus l'application de textes de droit interdisant telles ou telles pratiques d'habillement ou autres. « La France qui comptera bientôt plus de dix millions de musulmans, ne peut plus proposer sa propre culture et rejeter toutes les pratiques, us et coutumes de l'islam ».