À l'issue du sommet européen à Bruxelles, lors d'une conférence de presse ce vendredi 20 octobre, Emmanuel Macron a confirmé les préoccupations des principales capitales européennes (Londres- Berlin et Paris) signataires de l'accord conclu le 14 juillet 2015 avec l'Iran. La remise en cause par le président américain D. Trump de l'accord international avec l'Iran le 13 octobre dernier, a davantage creusé les désaccords entre les chefs de file des pays de l'Union européenne, et les Etats-Unis. Trump avait affirmé «qu'il n'allait pas certifier l'accord sur le nucléaire iranien. Nous ne pouvons pas et n'allons pas procéder à cette certification ; nous ne pouvons pas prendre le chemin qui mène à plus de violence, plus de terreur, et à une menace réelle, celle du retour nucléaire de l'Iran». Cet accord historique conclu à la suite de plusieurs compromis de part et d'autres entre l'Iran, les Etats-Unis, la Russie, la Grande Bretagne, la Chine et l'Allemagne lui aura fallu douze ans de tractations souvent complexes, pour aboutir à une synchronisation des points de vue de plusieurs pays de la région. L'Ayatollah Khamenei, guide suprême a réagi en comparant les Etats-Unis «à une sangsue», en suggérant aux pays européens à ‘'éviter de s'immiscer dans nos affaires cruciales, telle la défense, il faut qu'elle cesse (NDLR lUE) de faire l'écho aux Etats-Unis». Ce jour même du 13 octobre, l'Elysée annonçait qu'Emmanuel Macron allait se rendre à Téhéran à l'invitation du président Rohani, ce qui apparaît comme un véritable camouflet en direction du président américain, car cette visite d'Etat ou de gouvernement français, est la première rencontre entre des officiels de ce rang depuis plus de quarante ans, lorsque le président Français avait fait une visite officielle en Iran. A partir de Bruxelles, Emmanuel Macron dans sa conférence de presse a clairement laissé apparaître la démarcation de la politique étrangère française de celle de Donald Trump, en réitérant la volonté et «l'attachement de la France et de ses partenaires européens, qu'ils continueraient à mettre en œuvre leurs engagements», jugeant nécessaire, pour poursuivre l'accord, «le dialogue et les progrès sur des sujets qui ne relèvent pas de l'accord de 2015, mais qui sont fondamentaux dans le contexte stratégique actuel», en particulier les préoccupations liées au programme balistique iranien, et les questions de sécurité régionale.